L’un
des dix plus grands musées au monde est à Detroit. Et pour l’avoir visité, je
pense non seulement que muséographiquement parlant, mais aussi en matière de
collection d’arts, certains musées français peuvent aller y faire un tour.
Et vous aussi !
One of the ten biggest museum of the world. Detroit Institute of Arts (DIA) could even dethrone some museum because of museography and collection quality.
Go ahead, just see it !
L'exemple du Detroit Institute of Arts est criant de l'implication des habitants de Detroit dans la vie culturelle. Mais toutes les communautés ne sont pas touchées, même si le musée s'est donné pour ambition d'être un rassembleur.
DIA is part of Detroit. This Detroit in Detroit. I mean that the museum is at the image of the population : differents, colorful, and unfortunately not really rich.
Et vous aussi !
One of the ten biggest museum of the world. Detroit Institute of Arts (DIA) could even dethrone some museum because of museography and collection quality.
Go ahead, just see it !
L'exemple du Detroit Institute of Arts est criant de l'implication des habitants de Detroit dans la vie culturelle. Mais toutes les communautés ne sont pas touchées, même si le musée s'est donné pour ambition d'être un rassembleur.
DIA is part of Detroit. This Detroit in Detroit. I mean that the museum is at the image of the population : differents, colorful, and unfortunately not really rich.
Detroit Institute of Art – Detroit in Detroit
--> cliquer sur les photos pour mieux voir / click on photos to see details
--> use the google translation board on the right section of the blog
--> use the google translation board on the right section of the blog
Le
Detroit Institute of Arts (DIA) a été fondé en 1885. Il a été déplacé en 1927 sur l’avenue Woodward. Il fait partie intégrante du
patrimoine culturel de Detroit au même titre que ses collections qui sont d’ordre
mondial. Il accueille différentes collections d’art : des natifs
américains aux peintures et arts décoratifs du Moyen Orient, la photographie, les
arts asiatiques, les peintures italiennes, etc. Entre autres merveilles on y
trouve le Double Self Portrait d’Andy Warhol et un autoportrait de Vincent Van Gogh faisant partie de la collection permanente.
Le
musée a surmonté de nombreuses difficultés.
DIA was founded in 1885. There are different collections from paintings to sculptures and photographies, and from Far East decorative objects to Renaissance Italian painting. Museum is up but problems still exist. It has been removed on Woodward Avenue in 1927.
DIA was founded in 1885. There are different collections from paintings to sculptures and photographies, and from Far East decorative objects to Renaissance Italian painting. Museum is up but problems still exist. It has been removed on Woodward Avenue in 1927.
Pour plus de détails sur l’histoire du
DIA / For details about History of DIA :
Des
entretiens que j’ai eu avec les membres du musée, il en ressort que toute la
communauté muséale et artistique de Detroit est très attachée au musée et ses
différentes actions. De nombreux concerts de jazz sont organisés, de nombreuses
expositions sont consacrées aux artistes américains et locaux.
Diego Rivera (1886-1957): The Detroit Industry Murals
J’aimerais
souligner ici une œuvre monumentale qui trône dans et sur le Detroit Institute
of Arts, qui avait une forte résonance dans les années 1930, mais qui résonne toujours aujourd'hui fortement.
I'd like to introduce you a wall painting masterpiece which thrones into and onto the Detroit Institute of Arts and had a huge impact in 1930's, and always seem to be powerfull.
I'd like to introduce you a wall painting masterpiece which thrones into and onto the Detroit Institute of Arts and had a huge impact in 1930's, and always seem to be powerfull.
Comme
vous le voyez, le muraliste mexicain Rivera (célèbre époux de Frida Kalho) a
réalisé "The Detroit Industry Mural" entre 1932-1933, une représentation d'hommes dans des conditions de travail à l'usine qui révèlent la douleur des ouvriers à l’époque. Les travailleurs ont tous un visage assez blême et sans
contraste. Les patrons et chefs ont quant à eux des traits très durs. On ne le
voit pas sur les photographies, mais la représentation des ouvriers au travail est entouré par des fresques supérieures, et encore au-dessus par de grandes femmes dont le style rappelle les origines amérindiennes de l’auteur.
Diego Rivera is Mexican. He realized between 1932-1933 this wall painting about industrial workers. It reveals the deep nightmare that work could represent for human being. Workers seem to be calm but without contrast. Boss seems to be rough.
Diego Rivera is Mexican. He realized between 1932-1933 this wall painting about industrial workers. It reveals the deep nightmare that work could represent for human being. Workers seem to be calm but without contrast. Boss seems to be rough.
Rencontre
avec Pauline Mengebier, guide de la salle "The Detroit Industry Mural".
Meeting with Pauline Mengebier, tour guide for "The Detroit Industry Mural" room.
- Je lui demande : Pourquoi Rivera a-t-il représenté des ouvriers de différentes
couleurs et cultures travaillant ensemble, car ce n’était pas la réalité, les
usines étant soit Noirs et Hispanophones soit Blanches (ségrégation) ? Why Rivera painter represented workers from different cultures and colors together, whereas it was not the truth, because Black and Hispanic were separated from White people ?
- Elle me
dit que « c’est l’expression d'un rêve » pour Rivera. She said to me, "this express the true dream of Rivera".
En
effet en tant que marxiste, le peintre mural Rivera voyait les usines Ford
comme une abomination, mais comme aussi une marque de l'évolution à inscrire et critiquer. Vouloir que les hommes soient égaux, même dans le travail. Les zones rouges et fumantes évoquent l’enfer.
Les machines étaient pour lui une avancée terrible, car seule la guerre les
avaient malheureusement transcendées (Detroit fut un bastion de la construction
d’engins de guerre durant la Première Guerre Mondiale ainsi que la Seconde).
As a marxist, Rivera dreamed about equality between people and nightmared about industrial power of destruction like he saw during the First World War.
As a marxist, Rivera dreamed about equality between people and nightmared about industrial power of destruction like he saw during the First World War.
Aparté
La
guide me raconte qu’elle est arrivée en 1982 dans la ville, et qu’elle a vécu
plusieurs années (10-12 ans) avec sa famille en France. Que Paris lui manque,
mais qu’avec son âge elle ne peut plus se déplacer comme avant.
- Moi : "Comment se porte le DIA ?"
- Elle: "Vous savez nous n’aimons pas trop en
parler. Mais aujourd’hui tout semble se calmer et aller mieux. Nous attendons
juste les 30 millions de dollars promis par l’Etat du Michigan. (…) Tout
devrait s’arranger, je pense qu’on verra la différence dans 10 ans."
Je
lui réponds que je croise les doigts, et que je comprends son désarroi en tant
que chercheur dans le domaine culturel.
Discutant
des conditions de vie à Detroit, elle me dit par la suite :
- Elle: "Tout
ceci est dû au fait que tout allait vraiment très mal, il y a quelques temps.
Notamment, la population afro-américaine a beaucoup souffert, vous-vous rendez
compte encore aujourd’hui le taux de chômage est de 17% à Detroit, et la plus
grande partie représente la population afro-américaine. Beaucoup de
leurs enfants ne sont pas scolarisés, mais cela va changer !(…)."
- She:"You know, Detroit was in a mess few
times ago. Afro-Americans have really suffered, unemployement rate is still 17%
in Detroit, and most of them are afro-americans. Children are not schooled, but
it is in good changing ! (...)"
Problèmes économiques à Détroit - comprendre la culture aux USA
La mise
en faillite de Detroit est le fait d’une
dette de plus de 8 milliards de dollars (chiffre fin 2012), et de recettes n’atteignant qu’1
milliard de dollars. Les facteurs de cette dette sont brièvement: une
mauvaise gestion financière des quatre derniers maires (des
années 1970 à aujourd’hui), un cercle vicieux de dépenses pour la police et les
pompiers ainsi que les aides sociales augmentant du fait d’un chômage
principalement conjoncturel et structurel (fin de l’ère industrielle à Detroit,
récession) et des fortes taxes.
Pour
plus d’information sur la faillite et dette à Detroit, je vous renvoie à l’excellent article très détaillé du journal Detroit Free Press / For more information about the debt of Detroit :
Cette hausse intenable de la dette de Detroit a poussé l’Etat du Michigan a trouvé une solution
au niveau fédéral. Une mise sous tutelle de l’Etat a été demandée en mars 2013,
et sans réponse de l’Etat fédéral, les créanciers de la ville voulurent obtenir
les œuvres d’art du Detroit Institute of Art en retour. Même si la
déclaration en faillite fut faite en juillet, la protection financière nécessaire n’arriva qu’en septembre
2013 à hauteur de 320 millions d’euros, cadeau de la Maison Blanche. On évalue aujourd’hui les plus grandes œuvres
du DIA à plus d’un milliard de dollars en tout.
After high debt of Detroit became untenable in 2013, Michigan State decided to ask help for Federal State. Bankrupcy be declared on July, and creditors was asking for masterpieces from DIA, estimated to 1 billion dollar. So on September, the White House itself decided to help Detroit with an amount of 280 million dollars.
After high debt of Detroit became untenable in 2013, Michigan State decided to ask help for Federal State. Bankrupcy be declared on July, and creditors was asking for masterpieces from DIA, estimated to 1 billion dollar. So on September, the White House itself decided to help Detroit with an amount of 280 million dollars.
Entre
mars et juillet se fut donc la panique comme en témoigne ce document issu de la
chaîne de TV, Fox 2, basée à Detroit :
En
résumé, les artistes, les guides, les mécènes et les habitants de Detroit se
sont mobilisés pour sauver le musée. Il faut savoir que par plusieurs fois
déjà, comme en 1975, le musée avait fermé pour cause de problèmes financiers. J’avouerai
que les lieux ne sont pas aussi bondés que le musée du Louvre.
Partout en ville, on peut observer le symbole de soutien au DIA : sur les voitures, les habits, les bars, etc. "We approve DIA" ou "Art is for everyone (association)" signifie que le soutien est réellement massif. La population organisa même un vote plébiscite pour influencer le Oakland County Art Institute authority (une institution législative de l'Etat du Michigan) dans sa décision de sécuriser les finances du DIA (succès). Outre l’engagement politique et moral fort de la population, des aides financières importantes ont été faites : plus de 896 millions ont été collectés par différents fonds, mécènes (Kellog Foundation) et structures propres à Detroit (Ford).
Detroit citizen were (are) commited into protection of DIA. They even organize a campaign to force local legislative to give money to DIA and preserve it from creditors. Lots of flyers like which is presented up could be found in Detroit, and still are.
Pour
aller encore plus loin, et comprendre la complexité du problème lié à ce type d’aides et notamment les aides publiques, il faut bien comprendre le système
américain.
Voici l'explication pour les aides publiques:
Il n’y a pas de ministère de la Culture au niveau
fédéral, et ce qui ressemble le plus à un Département de la Culture se trouve dans
presque chaque Etat (appelé : «Department of Cultural Affairs »).
Or contrairement à un ministère qui a une enveloppe fixe connu depuis un
certain moment (comme en France), les Etats doivent manipuler des sommes pour
différentes causes de la police aux pompiers mais surtout les aides aux locaux,
l’école, le bus et les personnes ayant des pensions.
Aujourd’hui choisir la culture pour la communauté de Detroit, c’est diminuer la part pour les besoins des locaux en difficulté.
Etant donné la situation actuelle, bien évidemment le "Département de la Culture" ne peut avoir une opinion définitive et tranchante dans ce contexte, même si une partie de la population (pouvant se le permettre) agit pour maintenir un cap culturel fort.
Michigan State has to choose between some politics. There is no Ministry of Culture in USA to impact on cultural policies. That's only local acts. So between helps for people and helps for Culture, the choice is quick.
Aujourd’hui choisir la culture pour la communauté de Detroit, c’est diminuer la part pour les besoins des locaux en difficulté.
Etant donné la situation actuelle, bien évidemment le "Département de la Culture" ne peut avoir une opinion définitive et tranchante dans ce contexte, même si une partie de la population (pouvant se le permettre) agit pour maintenir un cap culturel fort.
Michigan State has to choose between some politics. There is no Ministry of Culture in USA to impact on cultural policies. That's only local acts. So between helps for people and helps for Culture, the choice is quick.
(Et
je ne vous parlerai pas des fonds d’assurance et capitaux locaux et étrangers
qui se mêle aux problèmes financiers du DIA dans une hypocrisie collective pour "aider la ville à surmonter la crise" mais surtout tenter de récupérer de l'argent via oeuvres d'art)
Pour
plus de détails sur le fonctionnement des institutions culturelles aux USA :
- -
Martel F., « De la
culture en Amérique », Gallimard, 2006
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire