MOVEMENT. C’est la
marque d’une vitalité aussi bien musicale qu’économique pour une ville qui en a
bien besoin. Musicalement, le point délicat est de savoir identifier la techno
de Detroit dans un contexte moderne, c’est-à-dire de savoir vraiment ce qu’elle
est aujourd'hui, alors qu’on est encore incapable de définir avec précision de
quoi elle a été formée à ses débuts, et on ne sait toujours pas si cette
catégorisation, d’après les artistes et certains auteurs, a un sens. Comme le
dit Anthony Shakir : «On a
trop accordé de sens à ce mot -techno-, il faut plus observer la musique. ».
MOVEMENT. This is a sign of the music
and economic vitality for a city which deserves it. Musically, the hardest
point is to know how to identify Detroit techno as a genre in a modern context.
It means that even today we can’t define precisely what it was at the beginning,
and so a genre’s classification has no sense, according to artists and some
authors. As Anthony Shakir says: “We grant too much sense to the word: “techno”, you know, we have to hear the music, but it’s my opinion.”
Durant le festival
MOVEMENT, j’ai rencontré différents artistes. Des jeunes : Appian, Exhale,
Konkrete Jungle Detroit ; et des moins jeunes : Kevin Saunderson, Dj
Psycho, Anthony Shakir. Tous ressentent un certain potentiel en Detroit, qu’ils
connaissent déjà ou pas.
During MOVEMENT festival, I met young
artists like Appian, Exhale, Konkrete Jungle Detroit, and no more young people:
Kevin Saunderson, Dj Psycho, Anthony Shakir. Everyone feels a true potential in
Detroit, that they already know or not.
What is MOVEMENT ?
Le festival MOVEMENT 2014 (Paxahau
production) a débuté le samedi 24 mai pour finir le lundi 26 mai et la
ville de « Detroit. MI » a encore
prouvé qu’elle est l’une des terres des musiques électroniques et notamment de
la techno (… comme si ça n’était pas déjà fait).
In 2014, MOVEMENT festival (Paxahau
production) started on Saturday 24th May, to finish on Monday 26th May, and the “D” has
proved it’s the main playground for Electronic Musics and especially techno
again (… as if we had a doubt)
Hart Plaza vide
Hart Plaza un jour de MOVEMENT
Pour autant, ce n’est pas sans
difficulté que les locaux (notamment les moins aisés) ont retrouvé le MOVEMENT puisque ce festival ayant lieu
presque chaque année depuis 2000, ce sous différents noms lors du weekend du
Memorial Day, a connu aussi des bas et l’inquiétude majeure restait l’augmentation
des tickets d’entrée ($65/1 jour - $130/3 jours) alors que le festival était
connu pour être auparavant un événement majeur et … GRATUIT.
However, it’s not without any
difficulties that local people found again MOVEMENT, because this festival
takes place almost every year since 2000, with different names on Memorial’s
Day weekend, and knew some problems, especially the increase of tickets ($65/1
day - $130/3 days) whereas the festival was known as a main and free event.
Sur trois jours et six scènes (Underground, Made in Detroit, Red Bull
Music Academy, Moog, Silent Disco - Ford et Sennheiser, Beatport) des DJ du monde entier ont
performé jour et nuit (de midi à minuit) sur Hart Plaza, cœur de la « D » city. Les années précédentes plus de
100.000 personnes ont fait le déplacement pour ce festival, dont la notoriété
influe sur la renaissance de Détroit et entretient le « mythe »
autour de la techno de Detroit.
During three days and on six stages
(Underground, Made in Detroit, Red Bull Music Academy, Moog, Silent Disco -
Ford et Sennheiser, Beatport), DJ from all around the world played night and
day (midday to midnight) on Hart Plaza, heart of the “D” city. Previous years,
more than 100.000 people came to this event whose fame influences “the rebirth
of Detroit” and maintains the "myth" around the Detroit Techno.
Ce festival peut sembler être pour
« les couches-tôt », mais
c’est sans compter sur la ville qui se plie en quatre pour les nombreux
étrangers à Détroit qui font le déplacement pour se défouler pendant trois
jours non-stop. Tout le charme du MOUVEMENT ne se déploie pas que sur scène.
Des lieux comme le Leland Club, le Bleu, le TV Lounge, le Whisky Disco, le
White House, le Motor City Wine, et beaucoup d’autres encore ont débordé d’énergie,
surtout en after, pour combler les attentes des auditeurs et danseurs déjà
chauffés au max.
This festival can seem for the “early
sleeper” but you can count with the city which will do everything for the
numerous foreigners in Detroit who come to let off stream during three non-stop
days. Locations like Leland Club, Bleu, TV Lounge, Whisky Disco, White House,
Motor City Wine and more were bursting with energy, especially for after
parties, satisfying the listeners and dancers expectations.
Public près de la scène "Made in Detroit"
Scène "Red Bull" de nuit
Enfin, une
confrontation amicale devait naître cet été par la renaissance du DEMF en juillet (Detroit Electronic Music Festival) associé au FEMT (Federation of
Electronic Music Technology), mais le festival a été reporté pour 2015
(cause de travaux sur l’emplacement prévu (Campus Martius Park) et manque de
temps, selon le communiqué de l’organisation : http://demf.us/). Cette
annulation cache aussi les nombreux problèmes financiers et juridiques qu’ont
pu rencontrer les festivals. En effet, les artistes de Detroit sont depuis
longtemps attachés à ces festivités dont ils ont été les premiers défenseurs-créateurs
comme avec le « DEMF-MOVEMENT» (2000-2004)
par Derrick May, ou le « Fuse-in »
de Kevin Saunderson (2005), et semblent aujourd’hui de plus en plus se détacher
ou être éclipsés de ceux-ci, au profit d’un circuit de production plus
« industrialiste », à l’image de la bataille entre la « créatrice » auto-nommée du DEMF Carol Marvin et le DJ Carl Craig,
ayant abouti à un procès en 2001(Craig l’ayant emporté). Des festivals moins originaux et purs.
Finally, a friendship conflict should born this summer: the revival of
the DEMF (Detroit Electronic Music Festival). Associated with FEMT (Federation
of Electronic Music Technology), festival has been moved to 2015 (because of
roadworks on Campus Martius Park (current location), and a lack of time,
according to the press release of organisations: http://demf.us/). Also this cancel hides numerous financial and legal
problems. Indeed, Detroit Techno artists are bound to those events and are
defendants and founders of the first festivals like “DEMF-MOVEMENT” (2000-2004)
by Derrick May, or “Fuse-in” by Kevin Saunderson (2005), and it would seem they
are overshadowed, in order to let an “industrial production” work to.
Electronic Music fans in Wonderland
Au
programme il y a eu : les incontestables et incontournables Carl Craig,
Kevin Saunderson, Los Hermanos, Robert Hood, Richie Hawtin, Eddie Fowlkes, Jeff
Mills, Kenny Larkin, Underground Resistance, Anthony « Shake » Shakir,… ; les
plus jeunes mais déjà reconnu : Jimmy Edgar et Seth Troxler ; les étrangers: Moritz Von Oswald, Carl Cox, Boys Noise, Adriatique… et certains dont on entend (un
peu) moins parler mais dont la musique reste un beau cadeau : Matthew Hawtin,
Cold English, Aboudi Issa, Yos, etc.
We could find some indisputable and inescapable Djs like Carl Craig,
Kevin Saunderson, Los Hermanos, Robert Hood, Richie Hawtin, Eddie Fowlkes, Jeff
Mills, Kenny Larkin, Underground Resistance, Anthony « Shake » Shakir,…;
younger but already famous : Jimmy Edgar and Seth Troxler; foreigners : Moris
Von Oswald, Carl Cox, Boys Noise, Adriatique… and some others we don’t hear so
much even in specialized media, but their music remains good : Matthew Hawtin, Cold English, Aboudi Issa, Yos, etc.
Golf Clap (Made in Detroit)
Jimmy Edgar (Red Bull)
Dj Psycho (Made in Detroit)
Un
festival assez masculin et dont je remets -immédiatement- les femmes de talent
à l’honneur : Dj Minx, Shadowbox, Ava, Annie Hall, Nightwave, Tini, Gabi,
Hotwax Hale, May Roosevelt et Ray Knight.
A music festival with a lot of male DJ but, where the greatest women DJ
could be found: Dj Minx, Shadowbox, Ava, Annie Hall,
Nightwave, Tini, Gabi, Hotwax Hale, May Roosevelt et Ray Knight.
Nightwave (Red Bull)
DJ Seoul and T.Linder (Made In Detroit)
Eddie Fowlkes (Made In Detroit)
Un
weekend qui a été très chargé entre techno, techno minimale, house et
electro-house. Un festival beaucoup moins hip-hop ou funk qu’il a pu l’être les
années précédentes, avec tout de même la présence des groupes, Konkrete Jungle Detroit (drum’n’bass) et
Escort (disco moderne), étonnant par
leur fraîcheur et énergie ainsi que leur mélange d’influences.
A busy weekend with techno, minimal techno, house, electro-house, and
with less hip-hop or funk we could find the previous years. A special
distinction to Konkrete Jungle Detroit (drum’n’bass) and Escort (modern disco), which
were really fresh and energetic, full of different influences.
More information with … Kevin Saunderson
Kevin
Saunderson, l’un des « The Belleville Three » nom donné par la presse
aux premiers « pionniers » de la techno (Juan Atkins, Derrick
May et Saunderson) a donné un set techno mais aussi très « clubbing »,
selon mes oreilles et d’autres, le lundi 26 Mai. L’homme aura 50 ans le 5
septembre prochain, mais l’artiste et sa musique ne semblent presque pas
vieillir. Il proposait pour ce MOVEMENT, et sur la scène « Made In
Detroit », la journée « ORIGINS» dont il nous explique le
principe :
Kevin Saunderson, one of « The Belleville Three », as media
called the pioneers of Detroit Techno (Juan Atkins, Derrick May and
Saunderson), gave a techno set and a “clubbing set”, in my opinion, on Monday
26th. The man will be 50 years old on September 5th, but
the artist and his music don’t seem to get older. He suggested for MOVEMENT, on
“Made In Detroit” stage, the “Kevin Saunderson: ORIGINS”.
Kevin Saunderson
AFrenchTouchInDetroit : « Aujourd’hui, c’est
le grand jour pour vous, c’est le Kevin Saunderson : ORIGINS. Comment vous
sentez-vous ? C’est d’un côté une belle énergie et de l’autre cela montre bien
que vous êtes une légende pour tous ces gens autour de nous ?
AFrenchTouchInDetroit : « So today, that’s your D-day, I mean that’s Kevin Saunderson:
ORIGINS. How do you feel with this kind of positive energy from this event and
the fact that it means you’re kind of legend now, for all these people ?
Kevin Saunderson : « Euh oui… Je pense
que c’est un grand honneur, parce j’ai été ici depuis longtemps. J’ai participé
à ces festivals, j’en ai produit un il y a quelques années de cela (Fuse-In -
2005 ndlr), je suis ici, je suis chez moi et nous avons une histoire commune
avec cette musique, mais aussi le festival. Donc c’est l’endroit parfait pour
venir ici, même de l’étranger, parce qu’il y a beaucoup d’histoire, il y a
beaucoup d’amour, et de travail insufflé dans ce projet. Vous savez, pour moi,
c’est vraiment un moment spécial, d’être ici, de jouer avec la nouvelle
génération, de jouer avec mon fils, de jouer avec Seth Troxler et Eddie
Fowlkes, après tout ce qui s’est passé, c’est comme reprendre depuis le début.
Il faut profiter de ce temps.
Kevin Saunderson : « Yeah … I think that’s a great
honour, because I’m here around so long, you know, I participated in festival
there’s a couple of years, I’m here, that’s part of my home. And we have an
history not just with the music but with the festival. So it’s the perfect
place to come, even from abroad, because there’s a lot of history until the
history, there’s a lot of love and hardwork into this. You know that’s a
special moment for me, to come back home, and to play with the younger
generation, to play with my son, playing with Seth Troxler and Eddie Fowlkes,
after all … this is like the beginning. We
have to enjoy this normal times.”
AFrenchTouchInDetroit : « A propos, de cette
nouvelle génération, j’ai interviewé Appian, Exhale (voir prochain article), et
j’ai vu votre fils (Dantiez Saunderson) jouer, et vous savez ils sont très
excités de jouer pour la scène Made In Detroit et pour Kevin Saunderson :
Origins. Que pensez-vous de cette nouvelle génération ?
AFrenchTouchInDetroit : «Yes I understand. About this new
generation, I was interviewing Appian, Exhale, and even I just saw your son, and
they were really excited to play on « Made in Detroit » stage and
for « Kevin Saunderson: Origins. ». So what do you think about this
new generation?”
Kevin Saunderson : « Je pense que la
nouvelle génération est finalement en train de faire plus de recherches, se
renseigner à propos de la musique, en la respectant, et aussi nous essayons de
coordonner le prochain mouvement de cette musique. Donc ce n’est pas
comme : « Waouh, il va faire un malheur, il fait ses propres
créations », c’est plutôt : « Ne souhaitez pas devenir important
et gardez avec vous l’héritage ou l’histoire de cette musique, avancez vers le
futur. » »
Kevin Saunderson: « Yes, I think this new
generation is finally trying to do more research, to learn about the music,
respecting music, and also we try to coordinate different factors for the next
movement of the music. So it’s not like “Waouh, he gonna make hits, he does his
own thing”, you know, that’s more like: “Do not wanna be important and keep the
legacy or the history of the music, go on for the future.”
AFrenchTouchInDetroit : « Et donc, plus à propos
des genres et styles musicaux, beaucoup de gens parlent de la Techno de
Detroit, comme d’un côté une musique underground et de l’autre une musique
mainstream aujourd’hui. Que pensez-vous de cette catégorisation et de ce
contexte musical avec Detroit comme une ville, comme un lieu de musique et
comme le lieu de la techno ?
AFrenchTouchInDetroit : “ Great ! And so
about, more about music styles, I mean genres. A lot of people are talking
about Detroit Techno, as both sides, one underground and even one mainstream
today. How do you feel about this music context, I mean, Detroit as a city,
Detroit as the musicplace or as the technoplace ? …”
Kevin Saunderson : « Je pense que ça
avance. On continue à faire de la musique. Les gens voyagent, nous avons de
nouveaux jeunes gens qui font de la musique, je veux dire … certains sons
peuvent être plus commerciales, certains le sont, mais … (des jeunes femmes
frappent sur la vitre pour lui dire « bonjour » !)… ça reste
fabuleux parce que si cette musique n’existe pas nous mourrons (sous-entendu
Detroit meurt ndlr). Il y a toujours une part de commerce dans toute chose.
Mais le milieu underground de Detroit reste fort. Mais ce n’est pas les choses
commerciales d’un côté et l’underground de l’autre. Ce n’est pas comme il y a
des années, où tout pouvait être fait de façon presque traditionnelle, c’est
comme l’évolution de la pop music. Vous savez, la musique pop a changé, et peu
à peu certaines de ces musiques sont devenus « mainstream ». Partout,
il y a des changements, mais tu n’as pas de musiques pop ou dance music « traditionnelles »
sans reconnaissance. Mais vous savez, il y a certaines personnes qui font de la
grande musique, ils prennent des morceaux, des sons, jouent avec l’âme de la
musique, c’est juste puissant. »
Kevin Saunderson: « I think you know, it goes on, we are
still doing musics. People are travelling, we got new young people making
music. I mean some of the sound can be more commercial, some of the sound in
America are more commercial, but … you know … (girls knock on the window to say
“hey !”), it’s fabulous because, you know, if we don’t it dies (Detroit dies too). It is always a
commercial side in everything has gone, but the underground is present.
Commercial and underground, this is not like years ago where everything could
be more traditional, that’s completely like traditional pop music. You know,
Pop music has changed, some people was making this music a little more …
mainstream. So you have that, but you don’t have traditional pop music and
dance music without a recognition at all. But you have those, who make just
great music, it’s just rolled, it comes from soul and by waves and you know, it’s
powerful. »
AFrenchTouchInDetroit : « A propos du MOVEMENT
maintenant. Je sais que vous avez été très impliqué vous et Derrick May, ainsi
que Carl Craig, dans les différents festivals de musiques électroniques de 2000
à aujourd’hui. Que ressentez-vous pour cette marque MOVEMENT
aujourd’hui ? »
AFrenchTouchInDetroit : « About
MOVEMENT. I know that you and Derrick May are really involved in music festivals
in Detroit, even Carl Craig, between 200 and today. How do you fell with the brand
MOVEMENT today? »
Kevin
Saunderson : « Je pense que la marque MOVEMENT a su
garder son intégrité. Beaucoup
de grand DJ jouent ici, les artistes de Detroit jouent ici, ce n’est pas juste
une grande vente ou un déballage d’artistes et de DJs joués en radio dans le
monde. Il y a toujours une éducation derrière cela …. »
Kevin Saunderson: “I think the brand MOVEMENT has kept
its integrity. There is a lot of great DJs playing here, Detroit artists
playing here, … you know that’s not an artist display , it’s not a commercial
sell-out, you know bringing every commercial and radio DJ in the world. There
is still an education here…. »
AFrenchTouchInDetroit : « Pas de David Guetta ici ! »
AFrenchTouchInDetroit : « There is no David Guetta here ! »
KS:
« Oui. Je n’ai
rien contre ces gens-là. C’est juste que … Detroit est un lieu différent. »
KS : « Right. But I don’t have bad
things to say about people like that. But that just … you know Detroit is a
different place. »
AFrenchTouchInDetroit : « Ce n’est pas la
musique qu’incarne Detroit. »
AFrenchTouchInDetroit : « That’s not the music that
Detroit is.»
KS :
« Tout à fait.
Et vous savez, c’est super ! »
KS : « Right. And you know : that’s
great! »
-
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