Movement 2014

Movement 2014

lundi 10 novembre 2014

La Techno et Detroit #Spécial : Young Detroit DJs


Ce mois-ci, je vous propose un article sur les jeunes électronistes, c'est à dire DJ et/ou producteurs (DJ dont les créations et concepts musicaux sont fixés sur un support) rencontrés lors de ma venue à Detroit durant l'été 2014 (sauf Dantiez Saunderson avec lequel j'ai communiqué par email). Ils ont entre 22 et 27 ans, et ont conscience du poids symbolique qui les poursuit. En effet, ils sont les nouveaux héritiers et fabricants de la culture sonore locale, ce plus de trente ans après la création de la techno à Detroit.
This month, I suggest you an article about young electronists, Detroit DJ and/or producers (I called electronists too) met in summer 2014 (except Dantiez Saunderson, we communicate by emails). They are between 22 and 27 years old, and feel a symbolic weight who follow them. Indeed, there are the new heirs and builders of sonic local culture,  three decades after the creation of what we call Detroit techno.

Cinq électronistes sont ici présentés, avec des profils et des styles différents (techno mais pas uniquement) . Ils voyagent encore rarement hors des environs de la « D city », et sont peu médiatisés. Espérons les voir bientôt en France. 
Five electronists are introduced, with different characters, profiles and music styles (techno but not only). They rarely travel out of Michigan or "D city"and get media attention too. Let's hope we'll see them soon in France !

Crédits Photos : Frédéric Trottier (sauf photos de Dantiez Saunderson : Alec Benjamin Photography)


Appian (SlyFoxRecords)



Appian (Malcolm MacLachlan) est né en 1991 à Southfield, banlieue au Nord de Detroit. Étudiant en ingénierie informatique, il passe un certain nombre de ses nuits à créer sa musique puis repart au petit matin en cours à Ann Arbor. Pendant le MOVEMENT (voir article en section Mai), il m’accueille dans une chambre d’hôtel, avec vue sur les gigantesques tours General Motors, symbole de gloire, pourtant passée, de cette industrie automobile. Au cours de l’interview, il est difficile pour lui de se projeter sur les DJ de la techno de Detroit qui l’ont influencé, mais il sait « quand – oh – un morceau  (qu’il a créé) sonne comme tel DJ ». Il puise dans de nombreux morceaux et styles, mais ne veut jamais trop penser « aux sons qu’il a écouté plus tôt, pour ne pas reproduire des sons identiques comme pour éviter de reproduire toujours le même son » (différence entre DJ et producteur). 
Sa petite amie, qui est présente, lui rappelle une anecdote. Après un set dans l’Etat du Michigan, des Allemands viennent le voir pour lui dire que « ce qu’il a joué sonne comme à la maison ». Un compliment pour Appian. Les DJ techno de Detroit joueraient-ils de « la techno allemande » ? Encore une preuve des liens forts "Detroit-Berlin" dans le cadre techno.
Fondateur avec son ami le DJ SegV (Michael Gisi) du label SlyFoxRecords, il explique cette volonté de s'auto-produire « pour aller plus loin et se surpasser », mais aussi du fait de mauvaises surprises avec des labels étrangers. « On envoyait nos mix et morceaux à des labels, qui les envoyaient en mastering en Allemagne (…) La plupart du temps on ne retrouvait pas le son que nous voulions.». 
L’une de ses sources d’inspiration, outre les musiques, c’est l’espace. Il aime parcourir le ciel et penser. Point de connexion avec les idées futuristes liées à la techno.
Discutant de Detroit, Appian réfléchit sur l’administration de la ville qui « devrait plutôt aider les gens en difficulté qui sont d’ici, pour avoir un bon écho dans la ville entière », plutôt que de vouloir à tout prix attirer les gens de l’extérieur, comme tentent de le faire des lieux de Detroit comme la « midtown », partie de la ville artistique et gentrifiée.


Appian jongle entre les créations techno, house et downtempo. Appian evolves between techno, house and downtempo creations.

A écouter/Let's listen to that:  Aprileft, Elegie  (SlyFoxRecords), Corndogs I and II.

Appian (Malcolm MacLachlan) was born in 1991 in Southfield, northern suburbs of Detroit. As a IT engineering student, he spend many nights to create his musics, then goes to Ann Arbor in the early morning to have courses. At MOVEMENT festival (see article section "May"), he hosted me in his hotelroom, where we could see those giant General Motors towers, a glorious symbol with a taste of past. During the interview, it was difficult for him to explain what techno is and to know how Detroit's DJ pioneers influenced himself but he knows when " it (a track he created) mays sound like this guy over here (another producer)". Finally that's normal because he doesn't want to "make a timeless sound".
Her girlfriend, who was there, reminded him an anecdote. After a DJ set in a Michigan club, German people came to see him and said what he played, "it sounds like home". It may be a compliment for Appian, he thought. So Detroit DJs would play "German techno" ? Maybe, but it remains a clue about the strenght of "Detroit-Berlin" techno axis.
Co-funder of SlyFoxRecords (label) with his friend and DJ SegV (Michael Gisi), he explains why they wanted to produce themselves "our own creations", and because bad things happened with foreign labels too. "We were sending our tracks to foreign labels (...) in Germany, mastering was done (...) our tracks didn't sound anymore like we wanted."
One of his source of inspiration, except music, it's space. Look at the sky and think. A connective point with futuristic ideas linked to techno. 
Talking about Detroit, Appian thought about the city governance which "should be especially focus on the majority of the people who are in the city (...) and improve their experience", more than attract foreigners to Detroit and "Midtown", an artistic and gentrified location in Detroit. 


Dantiez Saunderson (KMS Records – SOMA – Frequenza)



Son nom de famille vous dit certainement quelque chose. Il est l'un des fils de Kevin Saunderson. Il a d’ailleurs joué au Rex Club, au milieu du mois de mai, avec son père ce qu’il me dit avoir vécu comme  « un très beau moment (...) une expérience enrichissante  ».
Outre son père, il précise qu’il ne faut pas oublier l’influence de toute sa famille, son frère et DJ Damarri Saunderson et sa mère Ann Saunderson, chanteuse. Dantiez est né au Michigan, il a aussi beaucoup voyagé et a rencontré les plus grands DJ. Pour ce qui est de Detroit, il l’a défini comme « la meilleure ville sur Terre » et « un rocher qui ne peut être brisé. »
Son statut est loin d’être évident: comment évoluer simplement et sans reproche dans un milieu où la méritocratie doit s’imposer, surtout quand on porte le nom Saunderson ?
Essayez d’être le meilleur ! Pour cela Dantiez tente de trouver la formule. « J’essaie d’incorporer des nouveaux équipements et matériels dans mes projets. Il n’y a aucun morceau ou son qui est exactement le même. Je suis assez excité d’annoncer que je travaillerais prochainement avec les mecs de Roland et de tous nouveaux équipements. (…) La clé est définitivement l’expérimentation pour moi. » Une musique jeune, faite par un jeune homme qui doit encore trouver ses marques et sa patte, vis-à-vis de la musique et de cette nouvelle génération qui elle a commencé à créer depuis l’adolescence (Dantiez a commencé en 2012 à l'âge de 20 ans). Pourtant Dantiez, lui, a déjà pu jouer deux fois au MOVEMENT. 

A écouter/Let's listen to that: Undergo (First Steps Recordings).

I'm pretty sure you know his last name. He is a son of Kevin Saunderson. Besides, he played with his father at Rex Club (famous French club) and explained :"We totally rocked out the Rex, had an amazing time with an amazing crowd, lots of fun & yet another learning experience"
He explained to me, the impact and influence of his entire family and not only his father, from his brother Damarri Saunderson, who is DJ too and his mother, Ann Saunderson, a singer. Dantiez was born in Michigan and he traveled a lot, met the greatest DJs. About Detroit he says : "Detroit is the greatest city on the planet earth (...) If I had to define it, would be as a rock that can't be broken."
His status isn't that easy : how to evolve and be a good DJ, without reproach, in a music field where meritocracy must be respected, and especially when you are a son of  Saunderson, pioneer and part of Belleville Three - Holy Trinity of techno ? 
By intending to be the best ! So Dantiez tries to find a good approach. "I think part of making “Better” electronic musics is by trying to incorporate new gear & equipment into your projects. There is no one piece or sound that is the exactly the same. I personally am excited to announce that I will be working with the guys from Roland with the newly remodeled gear. (...)The key is definitely experimentation for me." A young musician - and young music - who has to find his marks and his own style, especially towards the Detroit techno and young generations creating for a  moment. Dantiez started to create in 2012 and is the youngest of my panel - 22 years old.


Exhale (KMS Records)


Exhale (Nickolas Turk) est d’une grande lucidité, à 23 ans, quand il parle de la scène électronique de Detroit. Il aime cette musique, et me propose d’ailleurs de s’asseoir non loin des scènes pour rester dans l’ambiance et écouter ce que propose le festival. Tout comme Appian et Gabi, il a réalisé pour la première fois, un de ses rêves : jouer au MOVEMENT cette année. Il est très proche de l’équipe Saunderson et montre beaucoup d’intérêt pour les différentes générations d’artistes en général, ainsi que les idées futuristes et technologistes véhiculées  par la techno.
Deux de ses influences actuelles sont Richie Hawtin et… Pharrel Williams, et ce qu’il préfère chez eux c’est leur « façon de travailler avec les nouvelles technologies» et d’utiliser celles-ci à des fins musicales. Il m’explique aussi que c’est «pour cela que la diversité musicale est tellement importante ». En tout cas, lui,  a les oreilles ouvertes partout et est  désireux, dans ce sens, de voyager.
Il parle aussi des influences en tant qu’artiste qu’on ne peut pas nier, citant « la musique soul qui passe sur toutes les stations de radio à Detroit », et des racines musicales avec les artistes afro-américains parlant de Jimmy Jones et Earth, Wind and Fire, sans aucune peur du bond entre les styles.
Avec un certain recul par rapport à lui et pensant à certains mots de Kevin Saunderson, il me dit que « l’Europe a aidé les anciennes générations de DJ techno à grandir en tant que scène et comme un collectif », vision intéressante et réelle mais à la fois contestée et de fait pas toujours bien acceptée à Detroit. Quand il se définit dans cette sphère globale de la techno, il se sent comme un « outsider grandissant de l’intérieur ». 

A écouter/Let's listen to that: sa musique explore différents aspects de la  techno : il va d’un concept ou une approche plus house et club : Breathing Room Vol 11, mais peut aussi se diriger vers quelque chose de plus « minimale » : Mercenary (KMS Records). His music can explore different aspects of techno: from house and clubbing with Breathing Room Vol 11, but it can be minimal too, like : Mercenary (KMS Records)

At only 23 years old, Exhale (Nickolas Turk) is aware of what Detroit techno scene is. He loves this music. He even suggested me to stay close to MOVEMENT stages when we made the interview, in order to remain in the atmosphere of the festival. As Appian and Gabi, he realized for the first time, one of his dreams : play to MOVEMENT festival this year. He is really close to "Saunderson team" and so KMS record people. He is really interested in every Detroit techno DJ, he understands and feels futuristic and technologic ideas conveyed  by techno.
Two influences he had, at this time, were Richie Hawtin and... Pharrel Williams, and what he prefered about them is "the way they handle new technologies" and they use it in a musical way. Also, he explained, "that's why music diversity is so important" to get different influences. In every case, he has ears wide opened, and want to travel. He talked about some music influences and artists we can't deny, quoting "soul music you can listen on every Detroit radio", and music roots with African-american artists talking about "Jimmy Jones and Earth, Wind and Fire", without any fears about a leap between music styles. 
With a reflexion about him and thinking about some words of Kevin Saunderson, he said : "Europe helped former Detroit techno DJs to grow up as a scene, you know, as a collective", interesting and true in some way but not always accepted in Detroit. When he defines himself into this scene, he feels like "an outsider growing up from inside".


Gabi (Bronzai records – Clear-cut Records)




Un des femmes de cette nouvelle génération, Gabi (Gabriele Schwarz) a un magnifique parcours. D’origine allemande, elle débarque à l’âge de 7 ans aux USA, suivant ses parents dans leur carrière militaire. Elle m’accueille à une heure en voiture du « downtown » de Detroit, à Ferndale: banlieue plus riche et plus blanche que Detroit, où elle vit.
Sa première rencontre avec la techno la marquera à jamais. Un jour qu’elle rentre en club avec des amis, elle entend de la musique techno et pense « Waouh, c’est étrange et j’adore ça ! ». Par la suite, durant ses études, elle m’explique que les étudiants sont assez étonnés de l’entendre s’exercer sur des tables de mixage dans sa chambre pendant que les autres font la fête. Aujourd’hui diplômée et qualifiée en tant que travailleuse sociale, elle préfère passer son temps à créer de la musique
Elle connaît déjà bien le monde de l’industrie musicale, surtout la plus avilissante, celle qui veut te prouver que les femmes dans la musique réussissent plus avec leur corps qu’avec leur musique : « un label m’a proposé de figurer sur leur site en tant que DJ, mais il ne voulait pas de ma musique, c’était pour mon physique, parce que j’étais une femme ». Gabi est une DJ, une artiste, pas une femme DJ. La communauté féminine dans le Djing est très soudée à Detroit, plus dans l’échange et « dans le désir de réaliser des choses communes, de s’entraider que d’être dans la compétition », m’explique-t-elle. Ceci est notamment l’œuvre d’un des labels emblématiques de Detroit, Women on Wax, créée par DJ Minx qui a su influer sur cette vision très masculine de la culture DJ. Gabi m’annonce d’ailleurs son engagement au sein du projet de documentaire « Girls Gone Vinyl », l’histoire « cachée » des DJ féminines.
Au départ, Gabi s’est rapprochée de la musique par le chant et le piano. Aujourd’hui, à 25 ans, elle crée une musique deep house, et une techno « parfois assez sombre » selon elle : Pangaea (Clear Cut Records). Elle n’utilise pas de samples, car le faire « ce n’est pas réaliser un vrai travail ». Elle est actuellement DJ résidente pour Paxahau, l’équipe de production du MOVEMENT et de nombreux autres événements à Detroit, et après s’être déjà déplacée à Chicago, dans le Michigan et l’Indiana, elle espère vraiment pouvoir voyager en Europe et même dans le monde.


A écouter/Let's listen to that: Pangaea (Clear Cut)

Among the women of this young DJ generation, Gabi (Gabriele Schwarz) has a brilliant route. Born in Germany, she arrived in USA at 7 years old, following her parents in their military carreer. She hosted me in a bar at the first suburb in the North of Detroit, Ferndale, a richer and whiter town than Detroit.
Her first "date" with techno will turn her upside down. One day she was in a club with some friends, she was totally surprised by techno music, feeling like "Waouh, that sounds strange but I love it !". Then during her studies, she explained to me students were estonished to learn she was practicing mix in her room when they were enjoying parties. Today, she is graduated and qualified as a social worker, but definitely prefers spendind her time creating music. 
She already knows the music industry, especially the most despicable which wants to prove women in music only succeed thanks to their body: "one record asked me to be on their website as a DJ, but they didn't want my music. It was only because of my body, because I'm a woman." Gabi doesn't especially want we (media and people) point her as a DJ who is a woman - just a DJ or an artist. The feminine DJ community is a really strong community, prefering "discuss and help each others than fighting for competition." A famous label like Women on Wax, funded by DJ Minx, has modified our vision about an only male DJ culture. Also Gabi is part of the documentary project : "Girls Gone Vinyls, the untold story of female DJs".
At the beginning she starts to learn music by playing the piano and the singing. At 25 years old now she creates a deep house music and "sometimes darktechno tracks, according to her. She doesn't use samples, that's not the way she works. Currently she is a DJ resident for Paxahau, which produces MOVEMENT festival and others events.


MGUN (Trilogy Tapes – Don’t be Afraid) 



«My shit», c’est comme cela que MGUN (Manuel Gonzalez) parle de sa musique. Cela peut surprendre mais c’est à la fois très américain et aussi peut-être un moyen de se distancier de ce qu’il fait, et du regard que de plus en plus de gens et média peuvent porter sur ses compositions. MGUN m’invite à son travail, une caverne d’Ali Baba  pour DJ. Il travaille dans un «record shop», appelé « People’s Records », sur la longue Woodward Avenue (portion « midtown »), qui est connu pour sa collection précieuse de vinyles du label Motown mais où les bacs techno et house sont aussi bien remplis.
Les médias le connaissent sous le nom de MGUN depuis la sortie en 2012 de The Near Future, mais il avait auparavant déjà écumé les scènes de Detroit, sous d’autres noms. D’origine hispanique et amérindienne du côté de l’arrière-grand-mère de son père, il a dernièrement sorti son EP Resin : mélange d’influences aussi bien hip-hop/funk avec Funkshunk que hardtech avec Migraine. MGUN est un vrai «do it yourself » - instinct punk qu’il endosse parfois. Très discret, il est un DJ représentant une vraie filiation avec cette sonorité de l'âme (musique "soulful" disent les DJ de Detroit) et ce comportement « authentique » ou « underground » qui est un idéal à atteindre quand on est DJ à Detroit. A 27 ans, il fait déjà figure de «vieux» dans cette nouvelle génération, non pas par son âge, mais par sa maturité dans la musique ayant commencé à se réaliser en tant que DJ au début des années 2000 et la reconnaissance qu'il a déjà acquise auprès de ses pairs (Underground Resistance). Pourtant il n’a pas encore joué au festival MOVEMENT (?!).
Au travers de la discussion je lui demande s’il considère comme un « vol » celui de la culture musicale noire par la culture blanche, il rigole et me dit avec un certain sens de la dérision : « Tu sais ce sont des Japonais qui ont inventé et fabriqué la plupart des machines sur lesquelles aujourd’hui on peut jouer (…) est-ce qu’ils s’en plaignent ? Tout ça pour te dire que tout ce que l’on fait vient de l’influence d’une chose (…). On fait tous la même chose. »  

A écouter/Let's listen to that: The Near Future (Trilogy Tapes), Resin (Don't be afraid)


"My shit", this is the way MGUN (Manuel Gonzalez) was talking about his music. It can surprise, especially French people or foreigners, but it's really a US way to express what you do. Also it can mean he wants to distance himself from his music and keeping feets on the ground. MGUN invites me to his workplace, a kind of Aladdin's cave for DJ.  A record shop called "People's Record", on Woodward avenue which is famous for its precious collection of Motown vinyls but you can find good techno and house vinyls too.
Few media know him since 2012 and the release of The Near Future. He has hispanic origins and US native origins from his father's great grandmother. In 2014, a EP called Resin came out. A mix between hip-hop and funk influence like a track as Funkshunk or hartechno influence like Migraine. MGUN is a true "do it yourself" - some punk vibes he sometimes endorses. Really discreet, he is one of the representative DJ making an unsconscious filiation with the soulful music whose every producer doing Detroit techno talks about, and a "genuine" or "underground" behaviour which is considered by a lot of Detroit DJ and producer as an ideal. He is 27 years old and could already be described as an "old guy" in this new generation, not because of his age but thanks to his maturity in the  music world, and the recognition he gets from his peers. So why he didn't play to MOVEMENT yet ?!
Chatting, I was asking him if he considered as a thief, "Black" music by "White" music. So he laughed and said in mockery : "You know there are Japanese guys who built our gears and we play it (...) and are they complaining ? I mean everyone is influenced by anything (...) We do all the same shit."




Tous ces jeunes électronistes veulent « payer leur dû » à la scène et « respecter » les générations précédentes, m’ont-ils constamment dit. Ils ont une conscience indéniable de ce que tous ces « anciens » DJ ont dû traverser pour en arriver là et respectent encore plus la manière dont ils l’ont fait. Et tout comme chaque génération de DJ techno de Detroit a apporté quelques nouveautés, peut-être celle nouvelle génération fera de même.
All these new DJs and producers want to "pay their dues" to the Detroit scene and "to respect" previous generations, they told me. They are aware what the pioneers did and overcame. Every generation brought new things, so maybe this new one will do the same.

Ils aiment la techno et créeront (continueront à créer) celle de demain. Des créations sonores différentes à l’image des jeunes DJ déjà reconnus sur toutes les scènes électroniques : Kyle Hall et l’extravagant Seth Troxler (originaire de Kalamazoo, Michigan - plus de 15 ans qu’il vit à Detroit). Les DJ rencontrés cultivent tous une diversité musicale. Dantiez Saunderson et Gabi par exemple sont très influencés par le hip-hop, mais la limite de styles à ne pas franchir aussi bien à l’écoute qu’à la création est souvent l’ « electronic dance music » (EDM), qui correspond à la musique "dance" ou "électro-house" en France...
They love techno and they will (keep creating) create it in a near future. It will be others sonic creations, like we can observe from the two upgoing Kyle Hall and Seth Troxler worldwide. DJs I met love music diversity. Dantiez Saunderson and Gabi are really influenced by hip-hop, but no DJs met will play or create (even listen)  EDM as a limit.

Ils sont tous différents et quand on leur demande: «Pensez-vous faire partie d’une nouvelle génération de DJ techno de Detroit et sentez-vous émerger cette nouvelle communauté ? », tous me répondent d’un « oui », parfois timide. En effet, quelques-uns d’entre eux se connaissent très bien à l’instar d’Exhale (Nickolas Turk) et Dantiez Sauderson étant signé sur le même label, mais les autres se connaissent de nom ou par leur musique. Cette communauté reste intangible et indéfinie. Comme me le disait clairement Gabi, « l’enjeu le plus intéressant (pour les nouveaux DJ) reste d’atteindre la sphère d’ensemble des DJ de Detroit ». Une compétitivité amicale dont la reconnaissance du public n’accouchera, je l’espère, ni de mauvais DJ gagnants, ni de bons DJ perdants.
They are different and when I asked them : "Do you think you are part of a new generation of Detroit techno DJ or do you feel this community emerging" ? they answered with a little "yes". Indeed, this is an intangible group of young guys. They know each others their music and Exhale and Dantiez Saunderson are good friends, but like Gabi said : "the most interesting stake for us is to reach the whole sphere of Detroit DJs." A friendly competition whose public and peers will define who wins and looses.

Finalement, les buts qu’ils ont en commun, c’est de rendre fiers leurs aînés et Detroit. Une attitude précieuse pour l'avenir des musiques électroniques à Détroit (et dans le monde) et l'aura culturelle et artistique de la ville.
Finally, they have some common aims they share : making proud their peers and being respectful about Detroit. A precious behavior for the future of electronic musics in Detroit/worldwide, and the artistic and cultural aura of the city.

dimanche 28 septembre 2014

Photographies #6


Direction la France et Paris.
A leap from Detroit to Paris.

Le 13 septembre dernier avait lieu la Technoparade à Paris. Une manifestation organisée par l'association Technopol et soutenue notamment par le ministère de la Culture et de la Communication et la Mairie de Paris. La première Technoparade "officielle" a eu lieu en 1998, sous le signe du respect des cultures digitales et des musiques électroniques.

On 13th septembre 2014, Technoparade took place in Paris. An event made by Technopol, a French association involved into digital cultures and electronic musics recognition and supported by Culture and Communication minister and Paris council. The first Technoparade begun in 1998.



Dans le cadre de l'année France-Vietnam 2014 à l'Institut Français, le premier char mettait à l'honneur les couleurs et les DJ du Vietnam (DJ Jase, DJ Jin, Slo Lo, Tha Trickaz). Au total 10 chars étaient présents, du fameux char Radio FG, radio pionnière dans la diffusion des musiques électroniques en France, et aux chars très commerciaux tels que Deezer ou Haribo. Cette année "musiques électroniques" rimaient avec : house, electro, hardcore, dance, dubstep, reggae-dub, kuduro. Bref, des styles musicaux et une ambiance très loin des raves et free parties des années 1990, qui ont diffusés les premières tendances et musiques électroniques: techno, house, acid house, transe, sur le territoire français. 



Because France-Vietnam partnership is celebrated this year, the first float got colors and DJs from Vietnam (DJ Jase, DJ Jin, Slo Jo, Tha Trickaz). 10 floats were there from the most authentic with Radio FG, a pionner radio broadcasting electronic musics, and other floats more commercial as Deezer or Haribo. This year "electronic musics" rhymed with : house, electro, hardcore, dance, dubstep, reggae-dub and kuduro. So music styles and an atmosphere really far from raves and free parties in 1990s which developped first electronic music styles and trends. 

Les photographies qui suivent ne sont que des indices de l'ambiance de la Technoparade 2014. Dans un contexte où il est toujours plus facile de diaboliser les musiques électroniques et ses pratiques, de généraliser l'allure d'un événement d'environ 300 000 personnes lissé par les institutions partenaires ou de pointer et mettre en avant les comportements nocifs et dangereux, je préfère souligner seulement la manifeste et large bonne humeur des participants. 
Cependant, j'ai été très surpris par la présence forte de jeunes personnes mineures, au niveau de certains chars. Aussi j'ai été étonné de voir le non-amour des "premiers" ravers (les plus de 35 ans) pour cette manifestation, fait de leur rare présence. Pourquoi ? Un souci avec la moyenne d'âge, la qualité sonore ou le cadre général ?

Following pictures are only clues about 2014 Technoparade's atmosphere. In a context where you could easily demonizing electronic musics and its practices, generalising an event smoohtly impacted by organisers and institutions gathering about 300 000 people or pointing bad and dangerous behaviours, I want to hightlight the large good mood of participants.
Nevertheless, I was surprised by the huge number of teenagers, at different floats. Also, I was estonished to observe "first ravers" or guys aging more than 35 years were not there. Why ? A problem with the low average age, bad musics or general problems ?


Les photographies suivantes ne sont (donc) pas commentées.
So, the following pictures won't be commented.





































dimanche 7 septembre 2014

La Techno et Detroit #1 : Les origines



Cet article se veut être une version simplifiée et efficace de l’origine de la techno à Detroit pour un accès plus facile à l’univers de la techno aux néophytes, et quelques propos plus pointus pour les connaisseurs. J’invite les personnes souhaitant avoir plus d’informations à me contacter et à me poser leurs questions. Une suite sur les autres générations de DJ de Détroit verra certainement le jour (dans quelques mois).



1)      Les premiers morceaux


Musicalement, la techno est très synthétique d’où son association avec les courants futuristes, industriels et son rapport à la technologie. Elle se constitue notamment de nappes rythmiques et de nappes mélodiques et atmosphériques. Bien que la techno soit souvent associée aux kicks et autres percussions, la techno ne se limite pas qu’à être une musique répétitive (et écouter attentivement le top 50 actuel, la construction musicale et les paroles sont très répétitives). Pour des oreilles étrangères à cette musique, il est néanmoins clair que cette première impression est logique, notamment du fait de la très rapide pulsation entre 110 et 120 battements par minute en moyenne. Pourtant, les premiers morceaux techno, leurs évolutions et d’autres styles musicaux proches vont mettre en place un environnement propice à la danse, la réflexion mais aussi à l’analyse de différents mondes intra-musicale du fait de différent rythmes et fréquences mis en place par les DJ et pouvant être écoutés. Un univers musical beaucoup plus large qu’on peut le penser. Tout ceci est évidemment possible grâce à l’utilisation d’un matériel de plus en plus avancé (platines, samplers, séquenceurs, boîte à rythmes, etc) qui permet de manipuler et travailler des sons ou parties de morceaux déjà connus et enregistrés, dans un travail d’incorporation, de mélange juste. Le DJ pioche dans un répertoire pour créer une musique propre à ses envies et ses influences du moment, du lieu, des gens. Une vraie relation entre le temps, l’espace et les gens se jouent avec le DJ qui bien qu’il est sa propre motivation n’a pas de partition à respecter à la lettre. Nous sommes au-delà de l’interprétation (si vous vous référez à un orchestre ou un groupe) – nous sommes dans l’adaptation et parfois même dans la création.

En 1981, le groupe A Number of Names créé le titre « Sharevari » (Capriccio, 1981) qui doit être associé comme le premier morceau qui va amener à forger l’idée d’un genre musicale spécifique. Néanmoins il ne faut pas se tromper, le terme techno apparaîtra des années après. Que ce soit les habitants de Detroit ou ses DJ, ce morceau représente une alternative et une évolution à la musique de danse « house » qui fait son apparition dans la ville voisine Chicago. On ne placarde pas haut et fort : « ceci est de la techno ». La fin des années 1970 et le début des années 1980 sont marqués dans le monde de la nuit et de la musique par l’apparition de DJ qui font plus que jouer des titres du top 40-50. La notion de création et surtout de production d’un son et d’un univers unique commence à faire son entrée. Ainsi on verra l’arrivée de l’electro et du hip-hop avec Afrikaa Bambaataa et Grandmaster Flash, puis de la house avec Marshall Jefferson, Steve Hurley et de la techno.




Le deuxième morceau qui marque l’année 1981, comme prémisse de la naissance de la techno est « Alleys of your Mind » de Cybotron (Deep Space, 1981). Cybotron est un duo composé de Richard Davis et Juan Atkins. Juan Atkins est aujourd’hui connu comme le pionnier et référent de la première génération techno.

Ce dernier morceau est rythmiquement plus évoluer que Sharevari. Les boucles rythmiques et les synthétiseurs forment un tout plus compréhensible. Les voix encore très présentes dans les deux morceaux sont très robotiques et rappellent l’influence du groupe Kraftwerk et leur voix robotique. Elles sont construites sur un mode répétitif. Dans la techno actuelle, il est rare de trouver autant de paroles. On se trouve bien ici en présence d’une trame musicale de fond épurée et « techno », mais encore confrontée à une forme plus house (forme responsorielle, paroles, gimmick « danse » etc).



2)      Les influences discutées et discutables



Cette musique techno est associé aux musiques dites de danse, et mais aussi plus aux musiques dites électroniques. Ce genre musical, même s’il reste un genre encore aujourd’hui de niche, prend une forme populaire, par opposition aux formes classiques des musiques électroniques et les expérimentations issues des courants comme le minimalisme (Cage, Reich, Glass) ou le sérialisme (Stockhausen).

A ce titre, les influences de ces premiers DJ et producteurs techno ne sont pas les musiques électroniques classiques, bien qu’elles soient avant-gardistes, mais plutôt des artistes innovateurs qui ont su concilier approche populaire et expérimentations électroniques. Le groupe Kraftwerk qui sonne comme un OVNI au départ pour le monde entier va rapidement le conquérir entre les années 1974 et 1977 avec des albums comme « Trans Europe Express » et « Autobahn ». Les « hommes-machines » comme ils aiment se montrer apportent une imagerie très futuriste dans le domaine de la musique, sur scène et dans leur production. Il conquiert rapidement le monde et notamment les salles de danse, discothèques et clubs où de très nombreux DJ les mixent. Très originaux, ils font aussi partie d’une certaine émulation de la scène allemande de l’époque, avec notamment le son qualifié de krautrock et des groupes comme Can, Tangerine Dream, etc.



Kraftwerk

Au début des années 1980, un mouvement nommé synthpop ou encore new pop ou new wave débarquent en Grande-Bretagne. Se présentant de façon assez caricaturale comme des punks pop-glam jouant des synthétiseurs, ces artistes vont eux aussi apporter une grande influence à la techno, car ils vont complètement rationaliser l’utilisation des synthétiseurs et notamment les sonorités synthétiques si particulière aux années 1980, tout ceci dans une enveloppe plus sombre : New Order, Pet Shop Boys, Depeche Mode, Duran Duran, etc.



Pet Shop Boys

Comme je l’écrivais précédemment, le funk était plus présent que le disco à Detroit notamment pour ces liens avec les artistes locaux et à une communauté noire plus encline à respecter l’aura du funk. Je parlerai ainsi de groupes qui ont vraiment influencé les premiers morceaux techno. 
Prince est le guitariste-chanteur afro-américain funk, rock, pop qui embrase la planète dans les années 1980. Il sera parfois de passages à Detroit et saura touché les DJ.
Les P-Funk et George Clinton balancent des concerts de folie et la population de Detroit y assistera plusieurs fois au cours des années 1970 et 1980. Was (Not Was), et le leader Don Was sont connus pour avoir joué un rôle important dans la popularisation des musiques de danse, et de la production de nombreux artistes à Detroit. Les artistes citent aussi souvent MC5, qui bien qu’étant un groupe rock-punk, était très apprécié pour leur énergie et leur liberté d’esprit et engagement politique (anti-guerre, anti-racisme, etc)

La techno naît d’une véritable diversité musicale, indispensable pour être un bon DJ, et encore plus pour comprendre comment les DJ de Detroit agissent et évoluent dans leur propre style musical, leur création et leur Djing. Encore aujourd’hui Kevin Saunderson cite Depeche Mode comme influence primordial. Etonnant quand on sait que le son de Depeche Mode, même dans son côté esthétique plus sombre, est pourtant éloigné d’un son techno dans sa construction musicale (bpm bas, forme chanson pop, etc).

La techno ne s’est pas faite du jour au lendemain. Elle est née de différentes influences. Certaines sont indiscutables : la musique house de Chicago, les nouveautés technologiques, Kraftwerk, le mélange musical, le DJ Kevin Collier (DJ important à Detroit à l’époque), le DJ radio Electryfying Mojo qui était l’un des rares à soumettre à ses auditeurs des morceaux très diverses et des groupes que j’ai cité précédemment. D’autres points sont plus discutables et à modérer comme l’intégration des idées futuristes dans leur musique suite à la sortie de l’oeuvre d’Alvin Toffler, « La Troisième Vague », la dureté d’une musique à l’image de Detroit (même si cette idée est très plaisante, et que je rappelle que l’atmosphère ambiante influence le DJ, aucun indice ne le prouve de façon net).



3)      Les « Belleville Three » : qui sont les pionniers de la techno de Detroit ?



Les Belleville Three est le nom donné aux pionniers de la techno originelle, qui vont forger son architecture globale et l’ancrer. Belleville est une ville qui fait partie dans les années 1980 des banlieues de classes moyennes et riches, comparativement à Detroit. La population y est éduquée grâce à l’influence du système de scolarité de la ville la plus proche, Ann Arbor. Elle se situe à 20 kilomètres à l’ouest de Detroit. La vie y est rigoureusement plus simple. Le taux de crime est relativement bas. La population y est majoritairement blanche et avait la réputation d’être dans les années 1930, un abri pour riches propriétaires comme Henry Ford, par exemple et lieu de villégiature (maison d’été de Charles Lindbergh).

Cette ville abrita Juan Atkins, Kevin Saunderson et Derrick May, grands DJ techno, qui fréquentèrent le même lycée et sont proches, que je vous présente brièvement :

> Juan Atkins créé Cybotron avec Richard Davis au début des années 1980. Atkins est très influencé par les DJ, et notamment le DJ radio Electryfiying Mojo et ses playlists ouvertes à d’autres sonorités. Atkins part à la recherche de nouveaux instruments (Korg MS-10, 1979) et machines à modifier pour jouer. Le Djing étant lié à une totale autodidaxie (et encore plus à cette époque), il apprend par lui-même et en observant ses pairs. Il est le premier à réaliser des compositions avec des nouveaux codes plus mécaniques et rythmiques, novateur donc et moins dansant que la house pour l’époque. Il créé son label Metroplex en 1985, en quittant l’aventure Cybotron. Il créera ensuite différent avatars comme Model 500.



Juan Atkins

> Derrick May est souvent vu comme l’intellectuel de la techno. Il lui a offert sa philosophie et ses explications futuristiques  mais aussi la relation entre la noirceur et les difficultés que rencontrent les habitants de Detroit, et la mécanicité et le côté plus sombre que va prendre la techno petit à petit, devenant de plus en plus un squelette musicale laissant  place à un rythme et une atmosphère déconstruisant les musiques populaires et classiques. Derrick May a aussi la carrière la plus fructueuse parmi les DJ techno de Detroit. Il est très discret et sensible. Il apprend pratiquement tout grâce à Juan Atkins, mais aussi Anthony Shakir qui l’aide beaucoup à ses débuts. Il créé son label Transmat Records en 1986. C’est en 1987, qu’il se fait connaître le plus sous les pseudonymes Rythim is Rythim et Mayday à travers des titres : Strings of Life, Nude Photo,…. Puis au milieu des années 1990 il met progressivement fin à sa carrière de producteur. Il n’en reste pas moins une clé maîtresse du son techno de Detroit.


Derrick May

> Kevin Saunderson est, pour moi, plus démonstratif et une personnalité plus festive. Il créé son label KMS Records en 1986. Le titre Big Fun propulse sa carrière en 1987, sur la compilation qui restera dans l’histoire techno : Techno !  the New Dance Sound of Detroit. Kevin Saunderson reste très proche d’un son house, voir clubbing notamment en tant que DJ. Il produit néanmoins des titres techno plus «minimales » ou « underground », avec notamment Heavenly en 1997 (pseudo : E-Dancer).

Kevin Saunderson


Le simple fait d’attribuer ce titre de pionniers aux Belleville Three est critiquable mais aussi largement justifiable. Néanmoins ils ne sont pas les représentants d’un son techno de Detroit, mais des sons de la techno. Ces personnes adorent Detroit, ils y sont liés, même s’ils vivaient à Belleville dans des conditions de vie plus reposantes. La techno est à Detroit ce que le rock est au monde entier : diverse. Saunderson est plus « housy », May est plus « classique », Atkins évolue dans un courant qu’on appelle électro (electro-funk). La techno n’est pas uniforme, et c’est un des points forts de celle-ci. On ne peut tenter de définir le techno en tant que genre, parce que sa nature même est vivace, spontanée, influencée. La techno de par sa forme brute, jouable à l’instinct, construite sans modèle fixe, elle est expérimentale. Carl Craig et Jeff Mills,par exemple, emmèneront par la suite cette techno vers d’autres directions.


4)      Detroit, les USA, l’Europe


Entre 1981 et 1988, la techno se développe à Detroit. Peu de DJ ou même le public aux USA ne sont et seront touchés par ce nouveau style musical. Il reste alors un style musical de niche et un style musical lié à Detroit, d’où ce nom de « techno de Detroit ». Par la suite on parlera de « techno allemande » ou encore « techno anglaise », la localisation géographique importe alors pour désigner un style techno particulier.

A partir du milieu des années 1980 et notamment lors de l’année 1988, lors du Summer of Love ou « été de l’ecstasy » en Grande-Bretagne, la techno est affiliée à ce nouveau mouvement. Le mouvement des raves, où l’événement prime sur la musique et où l’utilisation de drogues et autres substances conditionne ce même événement, est une pratique culturelle différente de la techno que peuvent connaître les habitants de Detroit. Les Britanniques font évoluer leur musique dans leur propre contexte post-industriel, musical (acid-house), etc.

Certains DJ, à l’instar de Derrick May seront désagréablement surpris de voir l’influence et la portée de la musique techno en Europe – une techno moins authentique où le comportement déluré et sans contrôle étonne. Aujourd’hui lorsque l’on parle de techno, on y voit plutôt une référence à la techno allemande et beaucoup d’amateurs de techno ne connaissent que peu les racines de la techno à Detroit.






vendredi 11 juillet 2014

Photographies #5


Un peu de sport ne nous fera pas de mal. 
Et s'il y a bien un sport aux Etats-Unis que les Français ne comprennent pas, c'est bien le baseball.

Baseball a sport that French people don't understand...

J'ai eu l'occasion de voir l'équipe des Tigers de Detroit (Centre) affronter les Dodgers de Los Angeles (Ouest) les premiers évoluant dans la ligue Américaine et les seconds dans la ligue Nationale. Les deux ligues sont en fait une division de la ligue majeure aux USA. A la fin de la saison régulière, le premier de la ligue Américaine rencontre le premier de la ligue Nationale.

I saw the Tigers (Detroit) beat the Dodgers (Los Angeles), the first baseball team playing in American League and the second one in National League. Both leagues are a division of the Major League in USA. At the end of the regular season the first team of American league plays against the first of the National. But USA people, you know that.




Presque tous les jours, les équipes jouent un match. Les matchs sont en général en neuf manches, ce qui peut amener la durée de ceux-ci à plus de trois heures de jeu. Detroit accueille donc au minimum deux matchs par semaine. La ferveur autour de l'équipe des Tigers est immense. C'est une équipe excellente (apparemment) depuis de nombreuses années, troisième au classement par point de la ligue Américaine actuellement. Les parkings autour du stade, Comerica Park, sont toujours vides, et je me demandais pourquoi ils étaient si nombreux. J'ai rapidement eu ma réponse. Avec une capacité de 41 000 places, sans compter les gens qui déambulent dans les gradins et espaces de jeux, de repos, de restauration, on arrive à près de 50 000 personnes qu'il faut accueillir. Ce sport et cette équipe permettent à Detroit d'engranger une manne financière considérable, du fait que l'événement soit répété souvent, et soit toujours suivi avec beaucoup de passion de la part des habitants du Michigan.

Everyday baseball teams play. A game is in general in nine rounds, and it can last more than three hours. So Detroit hosts about two games every week. Fervor about Tigers is huge. That's a really good team for a long time, currently third in the Major League (by points).  Parkings around the Comerica Park are always empty during the daytime, and I wondered why there were so much. Now I have an answer. 50.000 people live in Comerica Park when there is a baseball game. It's overcrowded.  This team and sport allowes to Detroit to earn a lot of money. An event of passion for all  baseball lovers from all Michigan state. 






Je ne me permettrais pas de vous expliquer les règles du baseball, étant donné que je ne les connais pas toutes. Sachez simplement qu'une fois que vous avez compris la notion de points par base franchie, de homerun, de lanceurs, de batteurs, de rattrapeurs, d'attaque-défense, ils existent des dizaines d'autres subtilités. Finalement, j'arrête de vous faire du mal ... laissons plutôt notre imagination faire le reste avec des images.

Finally, if you're a US citizen, I won't explain the rules, because I only know the most important rules, and you certainly understand the baseball better than me. 



Un batteur des Dodgers (gris) concentré pour frapper la balle. Le receveur des Tigers (blanc) en attente.




Justin Verlander, lanceur pour Detroit



Torii Hunter, batteur pour Detroit



En attente de la frappe de son coéquipier batteur, le joueur de Detroit (blanc) reste à la base défendue par Gonzalez des Dodgers (gris), et se prépare à courir, 



Miguel Cabrera, le batteur de Detroit, joueur de l'année 2013