Movement 2014

Movement 2014

vendredi 30 mai 2014

Detroit celebrates its techno music and the world follows the MOVEMENT


MOVEMENT. C’est la marque d’une vitalité aussi bien musicale qu’économique pour une ville qui en a bien besoin. Musicalement, le point délicat est de savoir identifier la techno de Detroit dans un contexte moderne, c’est-à-dire de savoir vraiment ce qu’elle est aujourd'hui, alors qu’on est encore incapable de définir avec précision de quoi elle a été formée à ses débuts, et on ne sait toujours pas si cette catégorisation, d’après les artistes et certains auteurs, a un sens. Comme le dit Anthony Shakir : «On a trop accordé de sens à ce mot -techno-, il faut plus observer la musique. ».
MOVEMENT. This is a sign of the music and economic vitality for a city which deserves it. Musically, the hardest point is to know how to identify Detroit techno as a genre in a modern context. It means that even today we can’t define precisely what it was at the beginning, and so a genre’s classification has no sense, according to artists and some authors. As Anthony Shakir says: “We grant too much sense to the word: “techno”, you know, we have to hear the music, but it’s my opinion.”




Durant le festival MOVEMENT, j’ai rencontré différents artistes. Des jeunes : Appian, Exhale, Konkrete Jungle Detroit ; et des moins jeunes : Kevin Saunderson, Dj Psycho, Anthony Shakir. Tous ressentent un certain potentiel en Detroit, qu’ils connaissent déjà ou pas.
During MOVEMENT festival, I met young artists like Appian, Exhale, Konkrete Jungle Detroit, and no more young people: Kevin Saunderson, Dj Psycho, Anthony Shakir. Everyone feels a true potential in Detroit, that they already know or not.


What is MOVEMENT ?



Le festival MOVEMENT 2014 (Paxahau production) a débuté le samedi 24 mai pour finir le lundi 26 mai et la ville de « Detroit. MI » a encore prouvé qu’elle est l’une des terres des musiques électroniques et notamment de la techno (… comme si ça n’était pas déjà fait).
In 2014, MOVEMENT festival (Paxahau production) started on Saturday 24th May, to finish on  Monday 26th May, and the “D” has proved it’s the main playground for Electronic Musics and especially techno again (… as if we had a doubt)


Hart Plaza vide


Hart Plaza un jour de MOVEMENT


Pour autant, ce n’est pas sans difficulté que les locaux (notamment les moins aisés) ont retrouvé le MOVEMENT puisque ce festival ayant lieu presque chaque année depuis 2000, ce sous différents noms lors du weekend du Memorial Day, a connu aussi des bas et l’inquiétude majeure restait l’augmentation des tickets d’entrée ($65/1 jour - $130/3 jours) alors que le festival était connu pour être auparavant un événement majeur et … GRATUIT.
However, it’s not without any difficulties that local people found again MOVEMENT, because this festival takes place almost every year since 2000, with different names on Memorial’s Day weekend, and knew some problems, especially the increase of tickets ($65/1 day - $130/3 days) whereas the festival was known as a main and free event.

Sur trois jours et six scènes (Underground, Made in Detroit, Red Bull Music Academy, Moog, Silent Disco - Ford et Sennheiser, Beatport) des DJ du monde entier ont performé jour et nuit (de midi à minuit) sur Hart Plaza, cœur de la « D » city. Les années précédentes plus de 100.000 personnes ont fait le déplacement pour ce festival, dont la notoriété influe sur la renaissance de Détroit et entretient le « mythe » autour de la techno de Detroit.
During three days and on six stages (Underground, Made in Detroit, Red Bull Music Academy, Moog, Silent Disco - Ford et Sennheiser, Beatport), DJ from all around the world played night and day (midday to midnight) on Hart Plaza, heart of the “D” city. Previous years, more than 100.000 people came to this event whose fame influences “the rebirth of Detroit” and maintains the "myth" around the Detroit Techno.

Ce festival peut sembler être pour « les couches-tôt », mais c’est sans compter sur la ville qui se plie en quatre pour les nombreux étrangers à Détroit qui font le déplacement pour se défouler pendant trois jours non-stop. Tout le charme du MOUVEMENT ne se déploie pas que sur scène. Des lieux comme le Leland Club, le Bleu, le TV Lounge, le Whisky Disco, le White House, le Motor City Wine, et beaucoup d’autres encore ont débordé d’énergie, surtout en after, pour combler les attentes des auditeurs et danseurs déjà chauffés au max.
This festival can seem for the “early sleeper” but you can count with the city which will do everything for the numerous foreigners in Detroit who come to let off stream during three non-stop days. Locations like Leland Club, Bleu, TV Lounge, Whisky Disco, White House, Motor City Wine and more were bursting with energy, especially for after parties, satisfying the listeners and dancers expectations.


Public près de la scène "Made in Detroit"


Scène "Red Bull" de nuit


Enfin, une confrontation amicale devait naître cet été par la renaissance du DEMF en juillet (Detroit Electronic Music Festival) associé au FEMT (Federation of Electronic Music Technology), mais le festival a été reporté pour 2015 (cause de travaux sur l’emplacement prévu (Campus Martius Park) et manque de temps, selon le communiqué de l’organisation : http://demf.us/). Cette annulation cache aussi les nombreux problèmes financiers et juridiques qu’ont pu rencontrer les festivals. En effet, les artistes de Detroit sont depuis longtemps attachés à ces festivités dont ils ont été les premiers défenseurs-créateurs comme avec le « DEMF-MOVEMENT» (2000-2004) par Derrick May, ou le « Fuse-in » de Kevin Saunderson (2005), et semblent aujourd’hui de plus en plus se détacher ou être éclipsés de ceux-ci, au profit d’un circuit de production plus « industrialiste », à l’image de la bataille entre la « créatrice » auto-nommée du DEMF Carol Marvin et le DJ Carl Craig, ayant abouti à un procès en 2001(Craig l’ayant emporté).  Des festivals moins originaux et purs.
Finally, a friendship conflict should born this summer: the revival of the DEMF (Detroit Electronic Music Festival). Associated with FEMT (Federation of Electronic Music Technology), festival has been moved to 2015 (because of roadworks on Campus Martius Park (current location), and a lack of time, according to the press release of organisations: http://demf.us/). Also this cancel hides numerous financial and legal problems. Indeed, Detroit Techno artists are bound to those events and are defendants and founders of the first festivals like “DEMF-MOVEMENT” (2000-2004) by Derrick May, or “Fuse-in” by Kevin Saunderson (2005), and it would seem they are overshadowed, in order to let an “industrial production” work to.



Electronic Music fans in Wonderland


Au programme il y a eu : les incontestables et incontournables Carl Craig, Kevin Saunderson, Los Hermanos, Robert Hood, Richie Hawtin, Eddie Fowlkes, Jeff Mills, Kenny Larkin, Underground Resistance, Anthony « Shake » Shakir,… ; les plus jeunes mais déjà reconnu : Jimmy Edgar et Seth Troxler ; les étrangers: Moritz Von Oswald, Carl Cox, Boys Noise, Adriatique… et certains dont on entend (un peu) moins parler mais dont la musique reste un beau cadeau : Matthew Hawtin, Cold English, Aboudi Issa, Yos, etc.
We could find some indisputable and inescapable Djs like Carl Craig, Kevin Saunderson, Los Hermanos, Robert Hood, Richie Hawtin, Eddie Fowlkes, Jeff Mills, Kenny Larkin, Underground Resistance, Anthony « Shake » Shakir,…; younger but already famous : Jimmy Edgar and Seth Troxler; foreigners : Moris Von Oswald, Carl Cox, Boys Noise, Adriatique… and some others we don’t hear so much even in specialized media, but their music remains good : Matthew Hawtin, Cold English, Aboudi Issa, Yos, etc.



Golf Clap (Made in Detroit)


Jimmy Edgar (Red Bull)


Dj Psycho (Made in Detroit)



Un festival assez masculin et dont je remets -immédiatement- les femmes de talent à l’honneur : Dj Minx, Shadowbox, Ava, Annie Hall, Nightwave, Tini, Gabi, Hotwax Hale, May Roosevelt et Ray Knight.
A music festival with a lot of male DJ but, where the greatest women DJ could be found: Dj Minx, Shadowbox, Ava, Annie Hall, Nightwave, Tini, Gabi, Hotwax Hale, May Roosevelt et Ray Knight.



Nightwave (Red Bull)


DJ Seoul and T.Linder (Made In Detroit)


Eddie Fowlkes (Made In Detroit)


Un weekend qui a été très chargé entre techno, techno minimale, house et electro-house. Un festival beaucoup moins hip-hop ou funk qu’il a pu l’être les années précédentes, avec tout de même la présence des groupes, Konkrete Jungle Detroit (drum’n’bass) et Escort (disco moderne), étonnant par leur fraîcheur et énergie ainsi que leur mélange d’influences.
A busy weekend with techno, minimal techno, house, electro-house, and with less hip-hop or funk we could find the previous years. A special distinction to Konkrete Jungle Detroit (drum’n’bass) and Escort (modern disco), which were really fresh and energetic, full of different influences.



More information with … Kevin Saunderson


Kevin Saunderson, l’un des « The Belleville Three » nom donné par la presse aux premiers « pionniers » de la techno (Juan Atkins, Derrick May et Saunderson) a donné un set techno mais aussi très « clubbing », selon mes oreilles et d’autres, le lundi 26 Mai. L’homme aura 50 ans le 5 septembre prochain, mais l’artiste et sa musique ne semblent presque pas vieillir. Il proposait pour ce MOVEMENT, et sur la scène « Made In Detroit », la journée « ORIGINS» dont il nous explique le principe :
Kevin Saunderson, one of « The Belleville Three », as media called the pioneers of Detroit Techno (Juan Atkins, Derrick May and Saunderson), gave a techno set and a “clubbing set”, in my opinion, on Monday 26th. The man will be 50 years old on September 5th, but the artist and his music don’t seem to get older. He suggested for MOVEMENT, on “Made In Detroit” stage, the “Kevin Saunderson: ORIGINS”.



Kevin Saunderson



AFrenchTouchInDetroit : « Aujourd’hui, c’est le grand jour pour vous, c’est le Kevin Saunderson : ORIGINS. Comment vous sentez-vous ? C’est d’un côté une belle énergie et de l’autre cela montre bien que vous êtes une légende pour tous ces gens autour de nous ?
AFrenchTouchInDetroit : « So today, that’s your  D-day, I mean that’s Kevin Saunderson: ORIGINS. How do you feel with this kind of positive energy from this event and the fact that it means you’re kind of legend now, for all these people ?

Kevin Saunderson : « Euh oui… Je pense que c’est un grand honneur, parce j’ai été ici depuis longtemps. J’ai participé à ces festivals, j’en ai produit un il y a quelques années de cela (Fuse-In - 2005 ndlr), je suis ici, je suis chez moi et nous avons une histoire commune avec cette musique, mais aussi le festival. Donc c’est l’endroit parfait pour venir ici, même de l’étranger, parce qu’il y a beaucoup d’histoire, il y a beaucoup d’amour, et de travail insufflé dans ce projet. Vous savez, pour moi, c’est vraiment un moment spécial, d’être ici, de jouer avec la nouvelle génération, de jouer avec mon fils, de jouer avec Seth Troxler et Eddie Fowlkes, après tout ce qui s’est passé, c’est comme reprendre depuis le début. Il faut profiter de ce temps.
Kevin Saunderson : « Yeah … I think that’s a great honour, because I’m here around so long, you know, I participated in festival there’s a couple of years, I’m here, that’s part of my home. And we have an history not just with the music but with the festival. So it’s the perfect place to come, even from abroad, because there’s a lot of history until the history, there’s a lot of love and hardwork into this. You know that’s a special moment for me, to come back home, and to play with the younger generation, to play with my son, playing with Seth Troxler and Eddie Fowlkes, after all … this is like the beginning. We have to enjoy this normal times.”

AFrenchTouchInDetroit : « A propos, de cette nouvelle génération, j’ai interviewé Appian, Exhale (voir prochain article), et j’ai vu votre fils (Dantiez Saunderson) jouer, et vous savez ils sont très excités de jouer pour la scène Made In Detroit et pour Kevin Saunderson : Origins. Que pensez-vous de cette nouvelle génération ?
AFrenchTouchInDetroit : «Yes I understand. About this new generation, I was interviewing Appian, Exhale, and even I just saw your son, and they were really excited to play on « Made in Detroit » stage and for « Kevin Saunderson: Origins. ». So what do you think about this new generation?”

Kevin Saunderson : « Je pense que la nouvelle génération est finalement en train de faire plus de recherches, se renseigner à propos de la musique, en la respectant, et aussi nous essayons de coordonner le prochain mouvement de cette musique. Donc ce n’est pas comme : « Waouh, il va faire un malheur, il fait ses propres créations », c’est plutôt : « Ne souhaitez pas devenir important et gardez avec vous l’héritage ou l’histoire de cette musique, avancez vers le futur. » »
Kevin Saunderson: « Yes, I think this new generation is finally trying to do more research, to learn about the music, respecting music, and also we try to coordinate different factors for the next movement of the music. So it’s not like “Waouh, he gonna make hits, he does his own thing”, you know, that’s more like: “Do not wanna be important and keep the legacy or the history of the music, go on for the future.”

AFrenchTouchInDetroit : « Et donc, plus à propos des genres et styles musicaux, beaucoup de gens parlent de la Techno de Detroit, comme d’un côté une musique underground et de l’autre une musique mainstream aujourd’hui. Que pensez-vous de cette catégorisation et de ce contexte musical avec Detroit comme une ville, comme un lieu de musique et comme le lieu de la techno ?
AFrenchTouchInDetroit : “ Great ! And so about, more about music styles, I mean genres. A lot of people are talking about Detroit Techno, as both sides, one underground and even one mainstream today. How do you feel about this music context, I mean, Detroit as a city, Detroit as the musicplace or as the technoplace ? …”

Kevin Saunderson : « Je pense que ça avance. On continue à faire de la musique. Les gens voyagent, nous avons de nouveaux jeunes gens qui font de la musique, je veux dire … certains sons peuvent être plus commerciales, certains le sont, mais … (des jeunes femmes frappent sur la vitre pour lui dire « bonjour » !)… ça reste fabuleux parce que si cette musique n’existe pas nous mourrons (sous-entendu Detroit meurt ndlr). Il y a toujours une part de commerce dans toute chose. Mais le milieu underground de Detroit reste fort. Mais ce n’est pas les choses commerciales d’un côté et l’underground de l’autre. Ce n’est pas comme il y a des années, où tout pouvait être fait de façon presque traditionnelle, c’est comme l’évolution de la pop music. Vous savez, la musique pop a changé, et peu à peu certaines de ces musiques sont devenus « mainstream ». Partout, il y a des changements, mais tu n’as pas de musiques pop ou dance music « traditionnelles » sans reconnaissance. Mais vous savez, il y a certaines personnes qui font de la grande musique, ils prennent des morceaux, des sons, jouent avec l’âme de la musique, c’est juste puissant. »
Kevin Saunderson: « I think you know, it goes on, we are still doing musics. People are travelling, we got new young people making music. I mean some of the sound can be more commercial, some of the sound in America are more commercial, but … you know … (girls knock on the window to say “hey !”), it’s fabulous because, you know, if we don’t it dies (Detroit dies too). It is always a commercial side in everything has gone, but the underground is present. Commercial and underground, this is not like years ago where everything could be more traditional, that’s completely like traditional pop music. You know, Pop music has changed, some people was making this music a little more … mainstream. So you have that, but you don’t have traditional pop music and dance music without a recognition at all. But you have those, who make just great music, it’s just rolled, it comes from soul and by waves and you know, it’s powerful. »

AFrenchTouchInDetroit : « A propos du MOVEMENT maintenant. Je sais que vous avez été très impliqué vous et Derrick May, ainsi que Carl Craig, dans les différents festivals de musiques électroniques de 2000 à aujourd’hui. Que ressentez-vous pour cette marque MOVEMENT aujourd’hui ? »
AFrenchTouchInDetroit : « About MOVEMENT. I know that you and Derrick May are really involved in music festivals in Detroit, even Carl Craig, between 200 and today. How do you fell with the brand MOVEMENT today? »

Kevin Saunderson : « Je pense que la marque MOVEMENT a su garder son intégrité. Beaucoup de grand DJ jouent ici, les artistes de Detroit jouent ici, ce n’est pas juste une grande vente ou un déballage d’artistes et de DJs joués en radio dans le monde. Il y a toujours une éducation derrière cela …. »
Kevin Saunderson: “I think the brand MOVEMENT has kept its integrity. There is a lot of great DJs playing here, Detroit artists playing here, … you know that’s not an artist display , it’s not a commercial sell-out, you know bringing every commercial and radio DJ in the world. There is still an education here…. »

AFrenchTouchInDetroit : « Pas de David Guetta ici ! »
AFrenchTouchInDetroit : « There is no David Guetta here ! »

KS: « Oui. Je n’ai rien contre ces gens-là. C’est juste que … Detroit est un lieu différent. »
KS : « Right. But I don’t have bad things to say about people like that. But that just … you know Detroit is a different place. »

AFrenchTouchInDetroit : « Ce n’est pas la musique qu’incarne Detroit. » 
AFrenchTouchInDetroit : « That’s not the music that Detroit is.»

KS : « Tout à fait. Et vous savez, c’est super ! »

KS : « Right. And you know : that’s great! »
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mardi 20 mai 2014

Music in Detroit #1 : Les années "plus ou moins" Rock


Aujourd’hui, pour ceux qui tendent ou ont tendu une petite oreille vers la musique Rock, ces trois noms vont forcément vous dire quelque chose : Iggy Pop, Alice Cooper, Jack White (ancien White Stripes). Cependant ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que ces trois personnes ne sont autres que des enfants de Detroit et sa périphérie.

Today, for people who listen even a little bit of Rock musics, those three names are very familiar: Iggy Pop, Alice Cooper, Jack White (former White Stripes). These people are from Detroit.



 Alice Cooper, Ray Manzarek (né à Chicago) et Iggy Pop (Whisky à Gogo - LA) -1974


What is Punk – Garage rock – Hard rock ?


Ces trois genres ou sous-genres, parfois réunis sous le terme « musique blanche » (ce qui est idiot), font parties de l’ensemble "musique Rock" constitué notamment d’une base instrumentale simple: guitare, basse, batterie et dont les créations sont souvent sur la base d’un rythme 4-4. Ces styles musicaux ont évolué entre les courants « mainstream » et les courants « underground », en tentant de se renouveler de décennies en décennies. Ils sont apparues entre les années 1960-1970. Ce sont ces trois styles rock qui se sont les plus développés à Détroit, preuve d'un dynamisme local pour faire bouger les choses. 

Three main genres or music styles, sometimes gathered around the term “White Music” (what I disapprove), which are part of Rock music, which could be composed only with a guitar, a bass and a drum, a 4/4 rhythm, and which evolved between mainstream and underground scene, changing almost every decade.


Summary: A story between Detroit and Rock music 


L’histoire du Rock et de Detroit pourrait remonter en 1954, lorsque Bill Haley, né à Detroit, enregistre « Rock around the Clock », un des grands standards du rock’n’roll.
History of Rock music and Detroit could start in 1954, when Bill Haley, born in Detroit, record « Rock around the Clock », one of the great music standard of rock’n’roll music.

En 1964, les clubs autour du Metro Détroit (Detroit et sa périphérie) comme Fifth Dimension (Ann Arbor – Ouest de Detroit) et The Hideout Off (8 mile Road – Harper road – Nord de Detroit), décuplèrent les envies des jeunes pour le garage rock avec l'apparition de groupes comme The Underdogs, The Fugitives, Unrelated Segments, The Pleasure Seekers. En 1965, Mitch Ryder and the Detroit Wheels créèrent le tube « Jenny take a ride! ».
In 1964, nightclubs around Metro Detroit like Fifth Dimension (Ann Arbor) and The Hideout Off , exposed young people to garage-rock with bands like The Underdogs, The Fugitives, Unrelated Segments, The Pleasure Seekers. In 1965, Mitch Ryder and The Detroit Wheels got the hit out “Jenny take a ride !”




"Jenny take a ride!" - Mitch Ryder and The Detroit Wheels (1965)


A la fin des années 1960 – début des années 1970, avec MC5 et Iggy et les Stooges, Metro Detroit était l’épicentre d’un rock endiablé. Ces deux groupes vont devenir déterminants dans l’évolution du rock. L’allure délurée et le son fort est l’antithèse de la soul soft de la Motown : il faut faire du bruit ! Le hard rock et le punk se nourriront de cela. En 1969, le magazine CREEM fut créé à Détroit, il sera connu comme « America’s only rock’n’roll magazine » par ses fans. Il créa les termes de punk et heavy metal. 
At the end of the 60’s – beginning of the 70’s, MC5 and Iggy and The Stooges, Metro Detroit was the “devil’s rock centre”. The sound and characters were the opposite of Motown Records and Soul music: you must do noise ! Hard rock and Punk will use those first experiments. In 1969, CREEM a Detroit magazine, know at this time like “America’s only rock’n’roll magazine”, created Punk and Heavy Metal words associated a Rock music style.

Le groupe KISS immortalisa Detroit avec la chanson « Detroit Rock city » (1976) ainsi que « Panic in Detroit » par David Bowie (1973).  Patti Smith, Alice Cooper, The Eagles sont des artistes et groupes récurrents. La périphérie de Détroit devint un lieu important de la scène hardcore punk qui toucha toute l’Amérique underground. Différents clubs comme The Golden Gate, The Falcon lounge, The Freezer Theater, Clutch Cargo’s accueillaient des groupes comme Black Flag, Death (super groupe protopunk, musiciens tous Noirs, comme quoi ce n'est pas que de la "musique blanche"), Fear, X, Dead Kennedys, the Necros, Negative Approach (etc).
KISS gets out the song “Detroit Rock City” (1976), and Bowie made the song “Panic in Detroit” (1973). Patti Smith, Alice Cooper, The Eagles were part of artists and bands to occupy Detroit’ scene. Suburbs of Detroit became a main location of hardcore punk scene which touched all America underground scene. Clubs like The Golden State, The Falcon Lounge, The Freezer Theatre, Club Cargo’s hosted bands like Black Flag, Death (protopunk band - the proof it's not only a White music)  Fear, X, Dead Kennedys, The Necros, Negative Approach (etc).

Au début des années 2000, une nouvelle scène rock – garage rock apparut avec The Gories, The White Stripes, The Dirtbombs, The Von Bondies, The Rockets, His Name Is Alive (etc) ranimant l’esprit musical rock de la ville. 
At the beginning of 2000, a new rock scene – garage rock scene appeared with The Gories, The White Stripes, The Dirtbombs, The Von Bondies, The Rockets, His Name is Alive (etc) rising the spirit of Rock music in the « D » city.



Own selection of « Rock Stars » from Detroit  (Sélection personnelle « des icônes rock » de Detroit) 


Rare Earth : Rare Earth est l’un des premiers groups rock – appelé aujourd’hui classic rock -  de Detroit. La particularité de ce groupe réside en le fait, qu’il ait été signé par la Motown Record de Detroit en 1968. Le groupe est constitué uniquement de Blancs : Gil Bridges (saxo et voix), Peter Rivera (batterie et voix), Rod Richards (guitare), John Parrish (basse, trombone), Edward Guzman (percu), Kenny James (synthé) – formation originelle. Pour l’anecdote, Peter Rivera va être l’un des premiers de la lignée des batteurs/chanteurs (Phil Collins, Don Helley, Dave Grohl, etc). Rare Earth devint aussi par la suite le nom d’un sous-label de la Motown pour les groupes affiliés à la mouvance Rock. Leur plus grand tube date de 1970 : "Get Ready". Ils stoppent leur carrière en 1978, et seul Gil Bridges avec une nouvelle formation reprendra Rare Earth dans les années 2000.

Rare Earth is one of the first Rock band in Detroit. He is the first, totally White band, to sign with Motown Records : Gil Bridges (saxo and vocal), Peter Rivera (drum and vocal), Rod Richards (guitar), John Parrish (bass, trombone), Edward Guzman (percussion instruments), Kenny James (synthetizer). About and anecdote, Peter Rivera was the first of the drummer/singer like: Phil Collins, Don Helley, Dave Grohl, etc.). Rare Earth became a label name of Motown Record. One of their hit is : "Get Ready" (1970).




"Get Ready" - Rare Earth - 1973

MC5 : Motor City Five est peu connu du grand public, mais est pourtant le groupe de référence des premières expérimentations punk et hard-rock, et est même vu par certains comme le groupe pionnier dans ces genres. MC5 se forme en 1964, alors que les membres sont tous à l’université :  Rob Tyner (chant), Fred Smith (feu mari de Patti Smith) (guitare), Wayne Kramer (guitare), Dennis Thompson (batterie), Michael Davis (basse), Bob Gaspar (batterie) - formation originelle. Motor City Five a été très influencé par les poètes beatnik et John Sinclair (White Panthers Party), ainsi un univers "psychédélique" se raccroche à leur composition. Leurs créations seront souvent réutilisées et modifiées dans des compositions disco et house.

MC5, Motor City Five, isn’t know by a large public, however this is a referencee band for those experiments, and he is seen as a pionner in punk and hard-rock music. MC5 is created in 1964 at college: Rob Tyner (vocal), Fred Smith (guitar), Wayne Kramer (guitar), Dennis Thompson (drum), Michael Davis (bass), Bob Gaspar (drum). MC5 was influenced by Beat poems and John Sinclair (White Panthers Party), that’s why a psychedelic universe is close to their music composition. Also, part of their work has been sampled to create disco and house.




"Kick out the Jams" - MC5 - 1970 
(le son est sale mais la vidéo montre clairement l'influence qu'ils donneront à la scène punk)


Bob Seger : De son vrai nom Robert Clark Seger, né en 1945 à Detroit, Bob Seger est un chanteur/guitariste assez typique d’un rock classique américain, flirtant avec quelques racines folk et country, et dont les albums sont constellés de ballades. Bob Seger est repéré dans les années 1960, fait d’une voix belle et puissante. Les premiers succès n’arrivent que dans les années 70 avec la formation : Silver Bullet Band. Pour anecdote, l’un des titres les plus connus de Bob Seger, "Old Time Rock’n’roll", est aussi l’un des tubes de notre Johnny préféré : "Le bon vieux temps du Rock’n’roll". D’ailleurs Hallyday plagiera près de la moitié des tubes de Seger. Seger performe encore et est une des personnalités artistiques les plus importantes de Detroit.

Bob Seger (Robert Clark Seger) is born in 1945 in Detroit. He is a singer and guitarist linked to USA classic-rock, close to folk and country roots. Seger started in the 1960’s. His first success arrived with the Silver Bullet Band. About an anecdote, one of the biggest hits of Seger is Old Time Rock’n’Roll, which is also a French plagiarism by Johnny Hallyday called “Le bon vieux temps du Rock’n’Roll”.

Iggy Pop and the Stooges : Fondé en 1967, The Stooges appartiennent au mouvement du rock alternative entre punk et garage rock. The Stooges ont réellement performé entre 1967 et 1974, avant de faire leur grand retour en 2003. C’est notamment à travers la carrière solo du chanteur Iggy Pop dit Le Parrain du Punk ou l’Iguane, que le groupe a su conservé, même sans jouer, tout son aura. Iggy Pop est aujourd’hui partout, et a une très bonne image « marketing ». Il n’en reste pas moins le personnage symbolique d’une génération passée du « do-it-yourself » à Detroit, accro à de très nombreuses substances et ayant développé un style scénique et musical nouveau.

Iggy Pop and The Stooges are legends of alternative rock music. The Stooges performed from 1967 to 1974, before a come-back in 2003. This is the Iggy Pop’s figure and solo carreer which will allow to the band to still get a good aura. Iggy Pop is today a big merchandise. But he remains a symbolic character of a past generation of “DIY” in Detroit, lovers of illicit substances and creators of a new Rock music style.

Alice Cooper : De son vrai nom, Vincent Damon Furnier, et né en 1948, débute sa carrière avec le Alice Cooper Group de 1963 à 1974, pour continuer sa carrière avec son propre pseudonyme. Il est l’une des figures emblématiques du hard rock, et aussi l’un de ses scénographes ayant apporté l’imagerie de l’horreur et d’un "certain satanisme" sur scène. Ses prestations scéniques, sa voix et son maquillage noir autour de ses yeux, bref son personnage,  sont presque indissociables de lui-même. Alice Cooper est toujours aussi actif à 66 ans.

Alice Cooper (Vincent Damon Furier) is born in 1948, started his carreer with Alice Cooper Group from 1963 to 1974. He is one of the Hard-rock stars, and the scenographer of horror and Satanism’s imagery for Hard-rock scene. His shows, his voice and his black make-up, so his character, are forever linked to himself. Cooper is still very active at 66 years old.




Alice Cooper (2014 - Promotion du documentaire "Super Duper Alice Cooper")


The White Stripes : Le groupe The White Stripes fait partie de la nouvelle scène garage – rock du tout début des années 2000. Composé principalement de Jack White et Megg White (marié en 1994, divorcé en 2000), le groupe anime la question de "la survie du rock". On les découvre en Europe, notamment avec l’album Elephant (2003) et le tube planétaire Seven Nation Army Down. Depuis 2011, le groupe est séparé et Jack White continue sa carrière en solo. Pour anecdote, Jack White est très attaché à Detroit, tout comme les habitants l’aiment aussi beaucoup. D’ailleurs, il y a quelques mois Jack White a racheté le Detroit Music Hall aussi appelé Masonic Theatre, où les plus grandes stars rock ont joué (The Who, The Rolling Stones,…), qui était à l’abandon depuis des années et en procédure de destruction.

The White Stripes is a band mainly composed by Jack and Megg White (married in 1994, divorced in 2000). They stimulate reflection about the question of the rebirth of rock. One of their main hit is Seven Nation Army Down in 2003 (Elephant). About an anecdote, few months ago Jack White bought Detroit Music Hall called Masonic Theatre which was in destruction process.

Kid Rock : Kid Rock (Robert James Ritchie), né en 1971 est considéré comme l’enfant chéri de Detroit, ou comme on l’appelle « The Son of Detroit ». Il est l’emblème du musée dédié à la musique dans une des branches du Detroit Historical Museum. Même si sa musique aujourd’hui s’éloigne du classic-rock, et est parfois assez décevante (mon avis), il rassemble de nombreux visages de la musique américaine : rap, hip-hop, rock, country, sans vraiment exceller dans un de ces genres, car souvent plus proche de la ballade gentillette. Il commence sa carrière à la fin des années 1990, et est très remarqué en 2000 par son album « The History of Rock ».


Kid Rock or « The Son of Detroit” is born in 1971. He is the musical emblem of Detroit Historical Museum. Even if his music is far from classic-rock, nowadays, he gathers numerous faces of USA music: rap, hip-hop, rock, country, without being a good performer. He starts his carreer in 1990’s, and gets out his album “The History of Rock” in 2000.



Bob Seger et Kid Rock (2012)


Pour plus de détails (bibliographie):
- Carson A D., "Grit, Noise and Revolution : The Birth of Detroit Rock'n'Roll", Michigan Press University, 2005, 416 pages.


dimanche 18 mai 2014

Photographies #3


Hello ! Voici le moment "Photos". Aujourd'hui, vous trouverez une compilation d" Humains de Detroit", des gens rencontrés dans la rue, ou simplement croisés. Peu de commentaire - je vous laisse simplement regarder et penser.

Hello ! New Photos ! Today, you'll find some "Humans of Detroit", people met in the streets, ou just seen without knowing. No comments, I just let you have a look and think about.



Proximité du Lac Supérieur / Near Superior Lake





Manifestation "Bring Back Our Girls" contre l'enlèvement de 400 femmes nigériennes par Boko Haram / Demonstration called "Bring Back Our Girls" against women's abduction (400 Nigerian women) by Boko Haram




Fleuriste dans "l'Eastern Market" / Florist on Eastern Market




Un match de basket-ball / Basket ball match





Un homme aidant un autre homme / Man helping man





Fleuriste avec deux Chinoises - dans "l'Eastern Market" / Florist with two Chinese girls on Eastern Market




Trompettiste et chanteuse - dans l'"Eastern Market" / Trumpeter and singer on Eastern Market




Agents de sécurité du Greektown Casino / Greektown Casino security guards





Musicien jouant de la musique Caribéenne - dans "l'Eastern Market" / Man playing Caribbean Music on Eastern Market





Couple dansant - au Northern Lights Lounge (qualité moyenne, mais j'aime bien ce cliché) / Dancing couple at Northern Lights Lounge (medium quality but I like this picture)


vendredi 16 mai 2014

African-American History #2 : Music in Movements


Deuxième partie sur l'Histoire Afro-américaine. Cette fois-ci, on se rapproche du sujet musical, pour comprendre comment la communauté afro-américaine à évoluer avec la musique.

Second part of African-American History. This time, we talk about the way African-american community evolved through musical context.

Dans cette article, je fais directement référence au travail de LeRoi Jones, dans son livre "Le peuple du Blues" (que je vous conseille de lire), qui nous dit ceci : " Et je pense que si le Noir est représentatif ou symbolique de quelque chose dans le caractère de la culture américaine ou relatif à ce caractère, cela devrait assurément être révélé par la musique qui lui est propre " (LeRoi Jones, "Le peuple du Blues", Gallimard, 1968, traduit par Jacqueline Bernard, p.12)

This article is inspired by LeRoi Jones' book : "Blues people", who said: " And I think that if Black people are representative or symbolic of something in the shape of the American culture or concerning this shape, it would undoubtedly be revealed by their own music."


Old roots of Modern musics

Durant les années Ford, la population Afro-Américaine voit donc en Detroit un point d’accès à une vie meilleure par le travail et donc l’épanouissement par le souhait d'une relative aisance financière, chose extrêmement complexe à l’époque pour cette communauté. 

During the Fordism years, African-american people trust Detroit and opportunities to have a good job, a good income and to enjoy a new life, an easier life.

La définition sociologique de la communauté (Tonnies 1944, Redfield 1956, Schrecker 2006) est parfois étroite ou souple, par rapport à la réalité de la communauté Afro-américaine. Cette communauté a été modifiée et voulue par l'histoire esclavagiste mais aussi une ségrégation segmentant la société.

Sociological definition of what a community is (Tonnies 1944, Redfield 1956, Shreckner 2006) is sometimes wrong according to what African-american community really is. A community modified by slavery and segregation.

Cependant la communauté Afro-américaine de Détroit a bénéficié d’une relative ouverture de part les autres communautés, fait du développement et des accointances de la ville avec « l’Underground Railroad ».
Des tensions furent tout de même constamment présentent, notamment du fait du passage d’une population multiculturelle, à une ville massivement Afro-Américaine suite au « White Flight », c’est-à-dire le déplacement entre 1950 et 1980 de la population blanche vers les banlieues. On voit ainsi que ces communautés ont fait le choix de s’éloigner les unes des autres plutôt que de continuer à se côtoyer dans un certain métissage, fait de la destruction économique de la ville (et ses conséquences sur la société), d’une violence accrue de la part d’Afro-américains au chômage et sans toit, plus durement touchés que la population Blanche, mieux éduquée et ayant un accès simplifié à des statuts polyvalents.

However, African-americans from Detroit lived in a peaceful area with others communities, because of the development of "Underground Railroad" and abolitionist background of the city. But tensions appeared, especially during "White Flight" and Detroit which was a multicutural city became a main African-american city. We saw those communities chose to be separate rather than keep mixing in a certain interbreeding, because of the economic destruction, an increasing of violence, where some African-american, unemployed and homeless, more affected than Whites, better educated and having a simplified access to multi-purpose statutes. 

Musicalement, la communauté Afro-américaine en construction dans la période esclavagiste, a constamment entretenu ces racines africaines, que nous analysons par exemple aujourd'hui à travers les chants d’esclaves, mais aussi les chants religieux, fait d’une évangélisation autoritaire, qui avait déjà commencé sur les territoires africains (notamment dans les dernières vagues de traite négrière).

Musicaly, African-americans were processing during slavery period, were constantly close to African roots, that nowadays we analyse throught slaves song, workers songs, and religious songs, made by a strict evangelization, which already started on African territories (especially during the last slaves movements)



"Wade in the Water", Ella Jenkins and the Goodwill Spiritual Choir, 1960


En 1619, les premiers esclaves arrivent en Virginie. Après leur journée de travail, ceux-ci se rendaient dans les églises ou les « praise house » (maison de prière située dans les plantations). Les chants durant le travail étaient aussi courants : les « work songs ». Les propriétaires ne permettaient pas les rites africains. Des réunions secrètes avaient alors lieu appelé « bush meetings ». A la fin du XVIIIème, la manifestation de ces premiers « negro spiritual » étaient dénommés « corn ditties », traduit littéralement par "chansonnettes de mais". Pour les esclaves, les territoires au Nord de l’Ohio, comme le Michigan et le Canada étaient la terre promise. Ainsi lors de leur fuite, beaucoup restèrent dans des villes comme Detroit, et continuèrent d’utiliser les chansons chérissant la liberté ou les espoirs et malheurs du quotidien avec un mélange de paroles bibliques. Aujourd'hui des chants tels que “Wade in the Water”, “The Gospel Train” and “Swing Low, Sweet Chariot” font encore directement références à "l’Underground Railroad", ou sont des classiques entretenus. 

In 1619, the first slaves arrived in Virginia. After work-time, they went to church or in praise house. Singing while you worked was essential for them. Slaveholder didn't enable African rites. Secret meetings like "bush meetings" were organized.  At the end of 18th century, first "negro spiritual" were born and called "corn ditties". For slaves, countries in the North of Ohio were promised land like Michigan or Canada. So when they ran away, a lot stayed in Detroit, and keeped using songs cherrishing freedom, hopes and threats with a mix of Bible words. Today, songs such as “Wade in the Water”, “The Gospel Train” and “Swing Low, Sweet Chariot” are still references to "Underground Railroad". 

Au tout début du XXème siècle, la pratique du gospel : « god spell », l’appel de Dieu, prend des formes très concrètes dans les communautés religieuses afro-américaines en tant qu’expression d’une souffrance et d’une volonté complète de liberté. C’est un mouvement pacifique qui suit l’évolution politique et l’abolition de l’esclavage inscrite dans le 13ème amendement en 1865, mais aussi une ségrégation pesante. Ces chants sont leur nouvelle identité, un moyen de rapprocher la communauté, certes de Dieu, mais surtout de son nouveau statut, fière de la liberté acquise. La forte migration des anciens esclaves des Etats du Sud vers Detroit, coïncide avec la multiplication des Eglises (construction et/ou rénovation) dans la ville.

At the beginning of 20th century, gospel, means god spell, take a concrete form in African-american religious communities as a will of freedom and suffering. This is a kind of peacefull demonstration which follow politics evolution and abolition of slavery written as the 13rd amendment in 1865, but against segregation too. Those songs are their new identity, a meaning to be close to African-american people, be proud of themselves and to pray God. The Ancient slaves migration from South States to Detroit matches with multiplication of churches. 

De la fin du XIXème au début du XXème, trois genres musicaux vont naître de ces différentes influences : le blues, le jazz puis le rythm’n’blues. Ces trois genres sont le ciment de nombreuses musiques, chansons, morceaux, rythmes que nous connaissons au XXème et XXIème siècle.

To the end of 19th century from the beginning of 20th, three main genres will born from those different influences: blues, jazz, then rhythm'n'blues. Those three music styles are the cement of numerous musics, songs, tracs, rythms that we know.


Pour plus de détails sur le gospel et les negro spiritual (bibliography):
- Balen N., "Histoire du Gospel et du negro spiritual", Paris, Fayard,‎ 2001



Before Motown 


Les spécialistes du son de la Motown à Detroit, Lars Bjorn et Jim Gallert, ont beaucoup travaillé sur les influences directs au son Motown à Detroit des années 1920 à 1950. Je me suis largement inspiré de leur étude dont vous pouvez retrouver des extraits sur le site Detroit Music History : > http://www.detroitmusichistory.com/

Dans les années 1920, le nombre de jazzbands explosent et les soirées et balles se succèdent avec frénésie dans Detroit, mais c’est la ville de New-York qui reste la plus attractive. Les groupes de musiciens qui se forment  sont multiculturelles et multinationaux, l’on remarque notamment sur les scènes de Detroit l’orchestre de Jean Goldkette et les Cotton Pickers de McKinney, dirigé par Don Redmon.

In 1920's, lot of jazz bands are created and ballrooms are full of people in Detroit, even if New-York thrones. Musicians bands are intercultural and international, and we notice on Detroit stages, Goldkette's orchestra and McKinney's Cotton Pickers.



"Baby, Won't You Please Come Home"McKinney's Cotton Pickers, Don Redman, arranger and director. Vocal by George Thomas. Recorded July 28, 1930



Detroit possédait de nombreux musiciens, comme les pianistes Charlie Spand, Big Maceo Merriweather, et Hersal. Detroit contribua de façon importante au développement du jazz à travers le bebop dans les années 1940.  Parmi les beboppers connus Charlie Parker et Dizzy Gillespie de Detroit rejoignirent des groupes de New York. Le vibraphoniste Milt Jackson et le saxophoniste Lucky Thompson grandirent tous les deux à l’est de Detroit. En 1947, Parker and Gillespie arrivèrent à Detroit avec leur groupe respectif pour deux mois. Detroit devint même dans les années 1950, le lieu de naissance des plus grands jazzmen, qui approvisionnaient la scène New-Yorkaise, comme par exemple : le saxophoniste Yusef Lateef, le trompettiste et compositeur Thad Jones et son frère le batteur Elvin Jones, les pianistes Tommy Flanagan et Barry Harris, le guitariste Kenny Burrell, et les bassistes Paul Chambers et Doug Watkins.

Detroit had got few musicians, like pianists Charlie Spand, Big Maceo Merriweather and Hersal. Detroit contributed to the development of bebop in 1940's. Famous Detroit beboppers like Charlie Parker and Dizzy Gillespie joined to New-York bands. Vibraphonist Milt Jackson and saxophonist Lucky Thompson grow up on the East of Detroit. In 1947, Parker and Gillespie came back to Detroit with their own band during two months. Detroit became in 1950's, the birthplace of famous jazzmen which went to New-York like: Yusef Lateef (saxo), Thad Jones (trumpet), his brother Elvin Jones (drum) and Tommy Flanagan and Barry Harris (piano), Kenny Burrel (guitare) and Paul Chambers and Doug Watkins (bass).

Puis la Motown est arrivée … (voir : Motown : « The sounds that changed America » and more), mais une signature, un grain, une texture et une expérience étaient déjà fortement présentes dont les Funk-Brothers seront les héritiers.

Then Motown came ... (see: Motown: "The sounds that changed America" and more), but a signature, a touch, a tune and an experience were already present, and Funk Brothers are the heirs.

Pour plus de détails sur la musique avant la Motown (bibliography):
- Bjorn L., Gallert J., "Before Motown: a History of Jazz 1920-1960", University Press Michigan, 2001



To be an African-american : dancing, singing and playing musics between 1920 and 1970


Profiter d’une soirée dans une belle et immense salle de balle, restait en 1920 un luxe pour les Afro-Américains. En effet, excepté quelques endroits où toute la communauté pouvait se rendre, entre fêtes publiques et fêtes communautaires, ces activités étaient chères et ne profitaient qu’aux Afro-américains les plus aisées et à la population blanche. De plus, la ségrégation pouvait être un frein à leurs activités. Néanmoins, la population blanche fuyant Detroit, l’espace fut de plus en plus libre pour les Afro-américains.

Enjoy a party in a huge and beautifull ballroom, it remains luxury in 1920 for African-american. Indeed, except community parties, those kind of activities were expensive, and was enjoyment for the upper class of African-american and White people. Moreover, segregation could be a stop. Nevertheless, the White flight and an increase of African-american class let some areas to do parties.

Quelques artistes et musiciens devinrent des stars et brusquement le monde changea pour eux. La plupart connurent la pauvreté et des conditions de vie très dure entre violence et non-éducation durant leur enfance, et étaient alors propulsés dans un monde de strass et de rêve. Néanmoins, être le musicien noir « du café d’à côté » ne permettait pas du tout de vivre dans des conditions luxueuses. Certains autres plus « chanceux », en profitèrent pour montrer la voie et s’imposer en tant que porte-parole.

Few artists and musicians became stars, and suddenly the world changed. Most of them knew the poverty and hard life conditions between violence and illiteracy, and was hurled in a dream's world. But, you know, Black musicians in normal clubs could not live in luxury conditions. Only "lucky" Black people took advantage to show the way and to  become a speaker.



Burlesque dancer, Toni Elling (left) and Sammy Davis Jr (centre) 
- Flame Show Bar - 1959 (Toni Elling)



Voici quelques lieux qui firent la réputation musicale et festive de Detroit entre 1920 et 1970 :

Graystone Ballroom : localisé sur Woodward Avenue, proche de Canfield, ce lieu a été l’une des salles de danse les plus renommées de 1920 à 1930. Le bâtiment fut détruit en 1980, après des années de négligence.

Koppin Theatre : L’un des premiers lieux de distractions pour les Afro-Américains localisé dans la zone nommée « Paradise Valley », créé en 1934 par un journaliste local. Paradise Valley possédait de nombreux lieux de distraction la nuit et employait des centaines de musiciens. Nombreux sont ces lieux qui restaient « Black and Tans », ce qui signifie que ceux-ci proposaient des divertissements pour Afro-Américains a un public majoritairement blanc.

Le Flame Show Bar : situé au coin de John R street et Canfield avenue, le Flame Show Bar a été l’un des lieux de divertissement les plus appréciés à Detroit et une scène dynamique pour les musiciens Afro-américains dans les années 1950.  Il accueilli des artistes tels que Billie Holiday, Della Reese, Sam Cooke et Dinah Washington (oui je sais, ça fait rêver).

Le Roostertail : à proximité de la rivière Détroit et de Belle Isle Park, ce lieu fondé en 1958, accueilli les stars de la Motown de Diana Ross à Stevie Wonder ainsi que « la reine de la Soul », Aretha Franklin.

Graystone Ballroom, Koppin Theatre, Flame Show Bar and Roostertaill knew age of glory. Most of those monuments are destroyed. Paradise Valley area always host a lot of shows and festivals.


Ainsi s’achève ce résumé historique de l’évolution de la communauté Afro-Américaine à Detroit qui comme vous avez pu le comprendre dans la vidéo précédente « And Still We Rise», continue d’évoluer.
N’oubliez pas que cette article a une vision très musicale de l’Histoire de cette communauté dans laquelle je vous ai guidé, mais que sa culture est bien plus diverse et complexe, encore une fois à l’image de sa musique et des vies Afro-américaines. Tous les Afro-américains ne sont pas des pianistes ou trompettistes célèbres, attention aux clichés ou à la caricature.

Cette partie se termine, mais ce n’est que pour mieux parler de l’évolution « moderne » de Détroit d’un point de vue toujours musical dans un prochain grand chapitre intitulé « Music in Detroit : les années plus ou moins », qui sera constitué de différentes parties : punk, funk, disco et bien entendu techno mais aussi plusieurs digressions.


A bientôt ! See you soon !