Movement 2014

Movement 2014

lundi 10 novembre 2014

La Techno et Detroit #Spécial : Young Detroit DJs


Ce mois-ci, je vous propose un article sur les jeunes électronistes, c'est à dire DJ et/ou producteurs (DJ dont les créations et concepts musicaux sont fixés sur un support) rencontrés lors de ma venue à Detroit durant l'été 2014 (sauf Dantiez Saunderson avec lequel j'ai communiqué par email). Ils ont entre 22 et 27 ans, et ont conscience du poids symbolique qui les poursuit. En effet, ils sont les nouveaux héritiers et fabricants de la culture sonore locale, ce plus de trente ans après la création de la techno à Detroit.
This month, I suggest you an article about young electronists, Detroit DJ and/or producers (I called electronists too) met in summer 2014 (except Dantiez Saunderson, we communicate by emails). They are between 22 and 27 years old, and feel a symbolic weight who follow them. Indeed, there are the new heirs and builders of sonic local culture,  three decades after the creation of what we call Detroit techno.

Cinq électronistes sont ici présentés, avec des profils et des styles différents (techno mais pas uniquement) . Ils voyagent encore rarement hors des environs de la « D city », et sont peu médiatisés. Espérons les voir bientôt en France. 
Five electronists are introduced, with different characters, profiles and music styles (techno but not only). They rarely travel out of Michigan or "D city"and get media attention too. Let's hope we'll see them soon in France !

Crédits Photos : Frédéric Trottier (sauf photos de Dantiez Saunderson : Alec Benjamin Photography)


Appian (SlyFoxRecords)



Appian (Malcolm MacLachlan) est né en 1991 à Southfield, banlieue au Nord de Detroit. Étudiant en ingénierie informatique, il passe un certain nombre de ses nuits à créer sa musique puis repart au petit matin en cours à Ann Arbor. Pendant le MOVEMENT (voir article en section Mai), il m’accueille dans une chambre d’hôtel, avec vue sur les gigantesques tours General Motors, symbole de gloire, pourtant passée, de cette industrie automobile. Au cours de l’interview, il est difficile pour lui de se projeter sur les DJ de la techno de Detroit qui l’ont influencé, mais il sait « quand – oh – un morceau  (qu’il a créé) sonne comme tel DJ ». Il puise dans de nombreux morceaux et styles, mais ne veut jamais trop penser « aux sons qu’il a écouté plus tôt, pour ne pas reproduire des sons identiques comme pour éviter de reproduire toujours le même son » (différence entre DJ et producteur). 
Sa petite amie, qui est présente, lui rappelle une anecdote. Après un set dans l’Etat du Michigan, des Allemands viennent le voir pour lui dire que « ce qu’il a joué sonne comme à la maison ». Un compliment pour Appian. Les DJ techno de Detroit joueraient-ils de « la techno allemande » ? Encore une preuve des liens forts "Detroit-Berlin" dans le cadre techno.
Fondateur avec son ami le DJ SegV (Michael Gisi) du label SlyFoxRecords, il explique cette volonté de s'auto-produire « pour aller plus loin et se surpasser », mais aussi du fait de mauvaises surprises avec des labels étrangers. « On envoyait nos mix et morceaux à des labels, qui les envoyaient en mastering en Allemagne (…) La plupart du temps on ne retrouvait pas le son que nous voulions.». 
L’une de ses sources d’inspiration, outre les musiques, c’est l’espace. Il aime parcourir le ciel et penser. Point de connexion avec les idées futuristes liées à la techno.
Discutant de Detroit, Appian réfléchit sur l’administration de la ville qui « devrait plutôt aider les gens en difficulté qui sont d’ici, pour avoir un bon écho dans la ville entière », plutôt que de vouloir à tout prix attirer les gens de l’extérieur, comme tentent de le faire des lieux de Detroit comme la « midtown », partie de la ville artistique et gentrifiée.


Appian jongle entre les créations techno, house et downtempo. Appian evolves between techno, house and downtempo creations.

A écouter/Let's listen to that:  Aprileft, Elegie  (SlyFoxRecords), Corndogs I and II.

Appian (Malcolm MacLachlan) was born in 1991 in Southfield, northern suburbs of Detroit. As a IT engineering student, he spend many nights to create his musics, then goes to Ann Arbor in the early morning to have courses. At MOVEMENT festival (see article section "May"), he hosted me in his hotelroom, where we could see those giant General Motors towers, a glorious symbol with a taste of past. During the interview, it was difficult for him to explain what techno is and to know how Detroit's DJ pioneers influenced himself but he knows when " it (a track he created) mays sound like this guy over here (another producer)". Finally that's normal because he doesn't want to "make a timeless sound".
Her girlfriend, who was there, reminded him an anecdote. After a DJ set in a Michigan club, German people came to see him and said what he played, "it sounds like home". It may be a compliment for Appian, he thought. So Detroit DJs would play "German techno" ? Maybe, but it remains a clue about the strenght of "Detroit-Berlin" techno axis.
Co-funder of SlyFoxRecords (label) with his friend and DJ SegV (Michael Gisi), he explains why they wanted to produce themselves "our own creations", and because bad things happened with foreign labels too. "We were sending our tracks to foreign labels (...) in Germany, mastering was done (...) our tracks didn't sound anymore like we wanted."
One of his source of inspiration, except music, it's space. Look at the sky and think. A connective point with futuristic ideas linked to techno. 
Talking about Detroit, Appian thought about the city governance which "should be especially focus on the majority of the people who are in the city (...) and improve their experience", more than attract foreigners to Detroit and "Midtown", an artistic and gentrified location in Detroit. 


Dantiez Saunderson (KMS Records – SOMA – Frequenza)



Son nom de famille vous dit certainement quelque chose. Il est l'un des fils de Kevin Saunderson. Il a d’ailleurs joué au Rex Club, au milieu du mois de mai, avec son père ce qu’il me dit avoir vécu comme  « un très beau moment (...) une expérience enrichissante  ».
Outre son père, il précise qu’il ne faut pas oublier l’influence de toute sa famille, son frère et DJ Damarri Saunderson et sa mère Ann Saunderson, chanteuse. Dantiez est né au Michigan, il a aussi beaucoup voyagé et a rencontré les plus grands DJ. Pour ce qui est de Detroit, il l’a défini comme « la meilleure ville sur Terre » et « un rocher qui ne peut être brisé. »
Son statut est loin d’être évident: comment évoluer simplement et sans reproche dans un milieu où la méritocratie doit s’imposer, surtout quand on porte le nom Saunderson ?
Essayez d’être le meilleur ! Pour cela Dantiez tente de trouver la formule. « J’essaie d’incorporer des nouveaux équipements et matériels dans mes projets. Il n’y a aucun morceau ou son qui est exactement le même. Je suis assez excité d’annoncer que je travaillerais prochainement avec les mecs de Roland et de tous nouveaux équipements. (…) La clé est définitivement l’expérimentation pour moi. » Une musique jeune, faite par un jeune homme qui doit encore trouver ses marques et sa patte, vis-à-vis de la musique et de cette nouvelle génération qui elle a commencé à créer depuis l’adolescence (Dantiez a commencé en 2012 à l'âge de 20 ans). Pourtant Dantiez, lui, a déjà pu jouer deux fois au MOVEMENT. 

A écouter/Let's listen to that: Undergo (First Steps Recordings).

I'm pretty sure you know his last name. He is a son of Kevin Saunderson. Besides, he played with his father at Rex Club (famous French club) and explained :"We totally rocked out the Rex, had an amazing time with an amazing crowd, lots of fun & yet another learning experience"
He explained to me, the impact and influence of his entire family and not only his father, from his brother Damarri Saunderson, who is DJ too and his mother, Ann Saunderson, a singer. Dantiez was born in Michigan and he traveled a lot, met the greatest DJs. About Detroit he says : "Detroit is the greatest city on the planet earth (...) If I had to define it, would be as a rock that can't be broken."
His status isn't that easy : how to evolve and be a good DJ, without reproach, in a music field where meritocracy must be respected, and especially when you are a son of  Saunderson, pioneer and part of Belleville Three - Holy Trinity of techno ? 
By intending to be the best ! So Dantiez tries to find a good approach. "I think part of making “Better” electronic musics is by trying to incorporate new gear & equipment into your projects. There is no one piece or sound that is the exactly the same. I personally am excited to announce that I will be working with the guys from Roland with the newly remodeled gear. (...)The key is definitely experimentation for me." A young musician - and young music - who has to find his marks and his own style, especially towards the Detroit techno and young generations creating for a  moment. Dantiez started to create in 2012 and is the youngest of my panel - 22 years old.


Exhale (KMS Records)


Exhale (Nickolas Turk) est d’une grande lucidité, à 23 ans, quand il parle de la scène électronique de Detroit. Il aime cette musique, et me propose d’ailleurs de s’asseoir non loin des scènes pour rester dans l’ambiance et écouter ce que propose le festival. Tout comme Appian et Gabi, il a réalisé pour la première fois, un de ses rêves : jouer au MOVEMENT cette année. Il est très proche de l’équipe Saunderson et montre beaucoup d’intérêt pour les différentes générations d’artistes en général, ainsi que les idées futuristes et technologistes véhiculées  par la techno.
Deux de ses influences actuelles sont Richie Hawtin et… Pharrel Williams, et ce qu’il préfère chez eux c’est leur « façon de travailler avec les nouvelles technologies» et d’utiliser celles-ci à des fins musicales. Il m’explique aussi que c’est «pour cela que la diversité musicale est tellement importante ». En tout cas, lui,  a les oreilles ouvertes partout et est  désireux, dans ce sens, de voyager.
Il parle aussi des influences en tant qu’artiste qu’on ne peut pas nier, citant « la musique soul qui passe sur toutes les stations de radio à Detroit », et des racines musicales avec les artistes afro-américains parlant de Jimmy Jones et Earth, Wind and Fire, sans aucune peur du bond entre les styles.
Avec un certain recul par rapport à lui et pensant à certains mots de Kevin Saunderson, il me dit que « l’Europe a aidé les anciennes générations de DJ techno à grandir en tant que scène et comme un collectif », vision intéressante et réelle mais à la fois contestée et de fait pas toujours bien acceptée à Detroit. Quand il se définit dans cette sphère globale de la techno, il se sent comme un « outsider grandissant de l’intérieur ». 

A écouter/Let's listen to that: sa musique explore différents aspects de la  techno : il va d’un concept ou une approche plus house et club : Breathing Room Vol 11, mais peut aussi se diriger vers quelque chose de plus « minimale » : Mercenary (KMS Records). His music can explore different aspects of techno: from house and clubbing with Breathing Room Vol 11, but it can be minimal too, like : Mercenary (KMS Records)

At only 23 years old, Exhale (Nickolas Turk) is aware of what Detroit techno scene is. He loves this music. He even suggested me to stay close to MOVEMENT stages when we made the interview, in order to remain in the atmosphere of the festival. As Appian and Gabi, he realized for the first time, one of his dreams : play to MOVEMENT festival this year. He is really close to "Saunderson team" and so KMS record people. He is really interested in every Detroit techno DJ, he understands and feels futuristic and technologic ideas conveyed  by techno.
Two influences he had, at this time, were Richie Hawtin and... Pharrel Williams, and what he prefered about them is "the way they handle new technologies" and they use it in a musical way. Also, he explained, "that's why music diversity is so important" to get different influences. In every case, he has ears wide opened, and want to travel. He talked about some music influences and artists we can't deny, quoting "soul music you can listen on every Detroit radio", and music roots with African-american artists talking about "Jimmy Jones and Earth, Wind and Fire", without any fears about a leap between music styles. 
With a reflexion about him and thinking about some words of Kevin Saunderson, he said : "Europe helped former Detroit techno DJs to grow up as a scene, you know, as a collective", interesting and true in some way but not always accepted in Detroit. When he defines himself into this scene, he feels like "an outsider growing up from inside".


Gabi (Bronzai records – Clear-cut Records)




Un des femmes de cette nouvelle génération, Gabi (Gabriele Schwarz) a un magnifique parcours. D’origine allemande, elle débarque à l’âge de 7 ans aux USA, suivant ses parents dans leur carrière militaire. Elle m’accueille à une heure en voiture du « downtown » de Detroit, à Ferndale: banlieue plus riche et plus blanche que Detroit, où elle vit.
Sa première rencontre avec la techno la marquera à jamais. Un jour qu’elle rentre en club avec des amis, elle entend de la musique techno et pense « Waouh, c’est étrange et j’adore ça ! ». Par la suite, durant ses études, elle m’explique que les étudiants sont assez étonnés de l’entendre s’exercer sur des tables de mixage dans sa chambre pendant que les autres font la fête. Aujourd’hui diplômée et qualifiée en tant que travailleuse sociale, elle préfère passer son temps à créer de la musique
Elle connaît déjà bien le monde de l’industrie musicale, surtout la plus avilissante, celle qui veut te prouver que les femmes dans la musique réussissent plus avec leur corps qu’avec leur musique : « un label m’a proposé de figurer sur leur site en tant que DJ, mais il ne voulait pas de ma musique, c’était pour mon physique, parce que j’étais une femme ». Gabi est une DJ, une artiste, pas une femme DJ. La communauté féminine dans le Djing est très soudée à Detroit, plus dans l’échange et « dans le désir de réaliser des choses communes, de s’entraider que d’être dans la compétition », m’explique-t-elle. Ceci est notamment l’œuvre d’un des labels emblématiques de Detroit, Women on Wax, créée par DJ Minx qui a su influer sur cette vision très masculine de la culture DJ. Gabi m’annonce d’ailleurs son engagement au sein du projet de documentaire « Girls Gone Vinyl », l’histoire « cachée » des DJ féminines.
Au départ, Gabi s’est rapprochée de la musique par le chant et le piano. Aujourd’hui, à 25 ans, elle crée une musique deep house, et une techno « parfois assez sombre » selon elle : Pangaea (Clear Cut Records). Elle n’utilise pas de samples, car le faire « ce n’est pas réaliser un vrai travail ». Elle est actuellement DJ résidente pour Paxahau, l’équipe de production du MOVEMENT et de nombreux autres événements à Detroit, et après s’être déjà déplacée à Chicago, dans le Michigan et l’Indiana, elle espère vraiment pouvoir voyager en Europe et même dans le monde.


A écouter/Let's listen to that: Pangaea (Clear Cut)

Among the women of this young DJ generation, Gabi (Gabriele Schwarz) has a brilliant route. Born in Germany, she arrived in USA at 7 years old, following her parents in their military carreer. She hosted me in a bar at the first suburb in the North of Detroit, Ferndale, a richer and whiter town than Detroit.
Her first "date" with techno will turn her upside down. One day she was in a club with some friends, she was totally surprised by techno music, feeling like "Waouh, that sounds strange but I love it !". Then during her studies, she explained to me students were estonished to learn she was practicing mix in her room when they were enjoying parties. Today, she is graduated and qualified as a social worker, but definitely prefers spendind her time creating music. 
She already knows the music industry, especially the most despicable which wants to prove women in music only succeed thanks to their body: "one record asked me to be on their website as a DJ, but they didn't want my music. It was only because of my body, because I'm a woman." Gabi doesn't especially want we (media and people) point her as a DJ who is a woman - just a DJ or an artist. The feminine DJ community is a really strong community, prefering "discuss and help each others than fighting for competition." A famous label like Women on Wax, funded by DJ Minx, has modified our vision about an only male DJ culture. Also Gabi is part of the documentary project : "Girls Gone Vinyls, the untold story of female DJs".
At the beginning she starts to learn music by playing the piano and the singing. At 25 years old now she creates a deep house music and "sometimes darktechno tracks, according to her. She doesn't use samples, that's not the way she works. Currently she is a DJ resident for Paxahau, which produces MOVEMENT festival and others events.


MGUN (Trilogy Tapes – Don’t be Afraid) 



«My shit», c’est comme cela que MGUN (Manuel Gonzalez) parle de sa musique. Cela peut surprendre mais c’est à la fois très américain et aussi peut-être un moyen de se distancier de ce qu’il fait, et du regard que de plus en plus de gens et média peuvent porter sur ses compositions. MGUN m’invite à son travail, une caverne d’Ali Baba  pour DJ. Il travaille dans un «record shop», appelé « People’s Records », sur la longue Woodward Avenue (portion « midtown »), qui est connu pour sa collection précieuse de vinyles du label Motown mais où les bacs techno et house sont aussi bien remplis.
Les médias le connaissent sous le nom de MGUN depuis la sortie en 2012 de The Near Future, mais il avait auparavant déjà écumé les scènes de Detroit, sous d’autres noms. D’origine hispanique et amérindienne du côté de l’arrière-grand-mère de son père, il a dernièrement sorti son EP Resin : mélange d’influences aussi bien hip-hop/funk avec Funkshunk que hardtech avec Migraine. MGUN est un vrai «do it yourself » - instinct punk qu’il endosse parfois. Très discret, il est un DJ représentant une vraie filiation avec cette sonorité de l'âme (musique "soulful" disent les DJ de Detroit) et ce comportement « authentique » ou « underground » qui est un idéal à atteindre quand on est DJ à Detroit. A 27 ans, il fait déjà figure de «vieux» dans cette nouvelle génération, non pas par son âge, mais par sa maturité dans la musique ayant commencé à se réaliser en tant que DJ au début des années 2000 et la reconnaissance qu'il a déjà acquise auprès de ses pairs (Underground Resistance). Pourtant il n’a pas encore joué au festival MOVEMENT (?!).
Au travers de la discussion je lui demande s’il considère comme un « vol » celui de la culture musicale noire par la culture blanche, il rigole et me dit avec un certain sens de la dérision : « Tu sais ce sont des Japonais qui ont inventé et fabriqué la plupart des machines sur lesquelles aujourd’hui on peut jouer (…) est-ce qu’ils s’en plaignent ? Tout ça pour te dire que tout ce que l’on fait vient de l’influence d’une chose (…). On fait tous la même chose. »  

A écouter/Let's listen to that: The Near Future (Trilogy Tapes), Resin (Don't be afraid)


"My shit", this is the way MGUN (Manuel Gonzalez) was talking about his music. It can surprise, especially French people or foreigners, but it's really a US way to express what you do. Also it can mean he wants to distance himself from his music and keeping feets on the ground. MGUN invites me to his workplace, a kind of Aladdin's cave for DJ.  A record shop called "People's Record", on Woodward avenue which is famous for its precious collection of Motown vinyls but you can find good techno and house vinyls too.
Few media know him since 2012 and the release of The Near Future. He has hispanic origins and US native origins from his father's great grandmother. In 2014, a EP called Resin came out. A mix between hip-hop and funk influence like a track as Funkshunk or hartechno influence like Migraine. MGUN is a true "do it yourself" - some punk vibes he sometimes endorses. Really discreet, he is one of the representative DJ making an unsconscious filiation with the soulful music whose every producer doing Detroit techno talks about, and a "genuine" or "underground" behaviour which is considered by a lot of Detroit DJ and producer as an ideal. He is 27 years old and could already be described as an "old guy" in this new generation, not because of his age but thanks to his maturity in the  music world, and the recognition he gets from his peers. So why he didn't play to MOVEMENT yet ?!
Chatting, I was asking him if he considered as a thief, "Black" music by "White" music. So he laughed and said in mockery : "You know there are Japanese guys who built our gears and we play it (...) and are they complaining ? I mean everyone is influenced by anything (...) We do all the same shit."




Tous ces jeunes électronistes veulent « payer leur dû » à la scène et « respecter » les générations précédentes, m’ont-ils constamment dit. Ils ont une conscience indéniable de ce que tous ces « anciens » DJ ont dû traverser pour en arriver là et respectent encore plus la manière dont ils l’ont fait. Et tout comme chaque génération de DJ techno de Detroit a apporté quelques nouveautés, peut-être celle nouvelle génération fera de même.
All these new DJs and producers want to "pay their dues" to the Detroit scene and "to respect" previous generations, they told me. They are aware what the pioneers did and overcame. Every generation brought new things, so maybe this new one will do the same.

Ils aiment la techno et créeront (continueront à créer) celle de demain. Des créations sonores différentes à l’image des jeunes DJ déjà reconnus sur toutes les scènes électroniques : Kyle Hall et l’extravagant Seth Troxler (originaire de Kalamazoo, Michigan - plus de 15 ans qu’il vit à Detroit). Les DJ rencontrés cultivent tous une diversité musicale. Dantiez Saunderson et Gabi par exemple sont très influencés par le hip-hop, mais la limite de styles à ne pas franchir aussi bien à l’écoute qu’à la création est souvent l’ « electronic dance music » (EDM), qui correspond à la musique "dance" ou "électro-house" en France...
They love techno and they will (keep creating) create it in a near future. It will be others sonic creations, like we can observe from the two upgoing Kyle Hall and Seth Troxler worldwide. DJs I met love music diversity. Dantiez Saunderson and Gabi are really influenced by hip-hop, but no DJs met will play or create (even listen)  EDM as a limit.

Ils sont tous différents et quand on leur demande: «Pensez-vous faire partie d’une nouvelle génération de DJ techno de Detroit et sentez-vous émerger cette nouvelle communauté ? », tous me répondent d’un « oui », parfois timide. En effet, quelques-uns d’entre eux se connaissent très bien à l’instar d’Exhale (Nickolas Turk) et Dantiez Sauderson étant signé sur le même label, mais les autres se connaissent de nom ou par leur musique. Cette communauté reste intangible et indéfinie. Comme me le disait clairement Gabi, « l’enjeu le plus intéressant (pour les nouveaux DJ) reste d’atteindre la sphère d’ensemble des DJ de Detroit ». Une compétitivité amicale dont la reconnaissance du public n’accouchera, je l’espère, ni de mauvais DJ gagnants, ni de bons DJ perdants.
They are different and when I asked them : "Do you think you are part of a new generation of Detroit techno DJ or do you feel this community emerging" ? they answered with a little "yes". Indeed, this is an intangible group of young guys. They know each others their music and Exhale and Dantiez Saunderson are good friends, but like Gabi said : "the most interesting stake for us is to reach the whole sphere of Detroit DJs." A friendly competition whose public and peers will define who wins and looses.

Finalement, les buts qu’ils ont en commun, c’est de rendre fiers leurs aînés et Detroit. Une attitude précieuse pour l'avenir des musiques électroniques à Détroit (et dans le monde) et l'aura culturelle et artistique de la ville.
Finally, they have some common aims they share : making proud their peers and being respectful about Detroit. A precious behavior for the future of electronic musics in Detroit/worldwide, and the artistic and cultural aura of the city.